FMJ MtlVendredi, 1ère Semaine du Temps ordinaire – B
Frère Antoine-Emmanuel
Hé 4, 1-5.11 ; Ps 77 ; Mc 2, 1-12
16 janvier 2015
Sanctuaire du Saint Sacrement, Montréal

Une communauté audacieuse dans la foi

Voilà une page d’Évangile bien touchante
avec ces quatre porteurs qui ont l’audace
de démonter une partie du toit
pour descendre le paralytique au pied du Seigneur.

Si l’on regarde le texte de près,
il n’y a pas seulement les quatre porteurs,
mais tout un groupe de personnes
qui amènent à Jésus le paralytique :
il y a toute une petite communauté !

Une communauté toute centrée autour du plus pauvre
et qui s’organise pour amener le plus pauvre à Jésus.

Une communauté inventive qui ne se décourage pas
quand le pas de la porte est infranchissable
tellement il y a de monde autour de Jésus.

Une communauté audacieuse
qui ne craint pas de bousculer toutes sortes d’à-priori.
Avec leur audace, ce n’est plus Dieu
qui descend vers le pauvre,
mais le pauvre qui descend vers Dieu.

Une communauté dont Jésus voit la foi,
dont Jésus estime la foi.
Voyant leur foi, Jésus dit au paralytique :
‘Tes péchés sont remis’ (Mc 2,9).

Compte tenu de ce qui s’est passé dans bien des guérisons,
on s’attendait à « Lève-toi et marche » (Lc 5,23),
mais ce n’est pas ce que Jésus dit.

Jésus a vu la foi de cette communauté.
Jésus a vu que cette communauté était capable
d’accueillir quelque chose de plus grand
qu’une guérison physique.
Leur foi a permis à Jésus de déployer
la plus grande richesse de son cœur, de son ministère,
de son mystère personnel : le pardon des péchés.

Cette capacité toute divine qu’Il a
de prendre littéralement sur Lui le péché
pour que la relation entre la personne et le Père
soit libérée de la puissance du mal,
et puisse devenir une participation
à la relation que Jésus Lui-même a avec le Père.

C’est tout l’inverse de ce qui se passera à Nazareth
ou le peu de foi des habitants
empêchera Jésus de déployer
toutes les richesses de son Cœur.

Ici à Capharnaüm, il y a une petite communauté
qui permet à Jésus de donner toute la mesure de son Amour,
d’offrir le plus beau des cadeaux,
la plus belles des guérisons… le Pardon !

Cela n’est pas du goût de tout ce monde.
Les experts qui savent tout sur Dieu s’insurgent.
Ils voient là un blasphème.
Ils sont incapables de reconnaître les merveilles de Dieu
parce que c’est au-delà de ce qu’ils savent.

Et nous frères et sœurs ?
Est-ce que notre communauté eucharistique
permet à Jésus de déployer
toute les richesses de son Cœur,
de donner tout la mesure de son Amour ?

Ou bien, est-ce que nous savons tout sur Dieu
et Dieu doit-Il rester dans les limites
que nous Lui imposons ?
C’est aussi toute la question des chapitres 3 et 4
de la lettre aux Hébreux :
est-ce que nous avons foi en la Parole de Dieu,
foi en la promesse de Dieu ?

La lettre aux Hébreux cite le Psaume 94
et fait allusion aux explorateurs
qui sont allés en Terre Promise
et reviennent en disant
que c’est un lieu dangereux et invisible.
Ces hommes-là sèment le trouble,
découragent le peuple,
font vaciller la foi.
Et toute une génération n’a pas pu entrer en Terre Promise
à cause de leur incrédulité (Hé 3,19).

La Parole qu’ils avaient entendue
ne leur a été d’aucun profit
car les auditeurs ne s’en sont pas pénétrés par la foi (Hé 4,2).
nous dit la lettre aux Hébreux.
La foi, c’est cette démarche intérieure,
cette ouverture intérieure
qui fait que la Parole de Dieu pénètre en nous
et transforme notre vie.

C’est cette foi-là que Jésus attend
pour pouvoir donner ici toute la mesure de son Amour.

Seigneur Jésus, pardon pour notre incrédulité :
nous imposons tellement de limites à tes merveilles.
nous te lions les mains si souvent.
Que notre communauté eucharistique devienne semblable
à la petite communauté de l’Évangile
centrée sur le plus pauvre, inventive et audacieuse.
Et ici-même, tu pourras multiplier le miracle du pardon
et tous les miracles de ton amour.
Tu guettes Seigneur notre foi,
Tu l’attends, Tu la désires
parce que Tu veux nous combler.
Béni sois-Tu !

© FMJ – Tous droits réservés.