Mercredi, 3e Semaine de Pâques – B
Frère Thomas
Ac 8, 1-8 ; Ps 65 ; Jn 6, 35-40
22 avril 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Jésus Pain de Vie, vie de notre Vie

Voilà le discours de Jésus sur le Pain de Vie.
Quand Jésus affirme qu’Il n’est pas descendu du Ciel
pour faire sa volonté
mais la volonté du Père qui L’a envoyé,
on comprend que Jésus est envoyé par le Père
en vue d’une mission auprès de l’humanité.

Quand Jésus ajoute :
« Telle est la volonté de mon Père :
que celui qui voit le Fils et croit en Lui
obtienne la Vie éternelle ;
et Moi, Je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6,40),
cela signifie que sa mission à Lui, Jésus,
est très particulière, puisqu’il s’agit
de donner la Vie éternelle
et même la résurrection aux humains.

Et quand Jésus affirme :
« Moi, Je suis le Pain de la Vie.
Celui qui vient à Moi n’aura jamais faim ;
celui qui croit en Moi n’aura jamais soif » (Jn 6,35),
on a bien du mal à comprendre.

Dans l’Évangile de saint Jean,
Jésus a un certain nombre d’affirmations
concernant sa Personne qui en étonnent beaucoup,
et même qui en choque certains.
« Détruisez ce Temple et Moi en trois jours,
Je le relèverai » (Jn 2,16).
« L’eau que Je lui donnerai
deviendra en lui source d’eau jaillissant
pour la Vie éternelle » (cf. Jn 4,14).
« Le Père est à l’œuvre et le Fils aussi est à l’œuvre » (Jn 5,17).
« Je suis la lumière du monde » (Jn 8,12).
« Je suis la Résurrection et la Vie » (Jn 11,25).
« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6).
Et aujourd’hui Il dit :
« Je suis le Pain de la Vie » (Jn 6,35).

Comment pourrions-nous manger Jésus ?
Les auditeurs de Jésus durant le discours sur le Pain de Vie
ne le savaient pas encore.
Nous, nous le savons mieux,
parce que nous connaissons le mystère de l’Eucharistie.
Mais cela reste encore bien mystérieux pour nous.
En fait nous comprenons que Jésus vient vivre en nous.
Quand nous Le mangeons, comme du pain,
Jésus devient la Vie de notre vie.
Moi, cela me bouleverse.
Car je vois que si Jésus va jusqu’à S’unir si intimement à moi,
Il ne me force en rien non plus à vivre selon ses valeurs,
ses priorités à Lui.
Je peux donc très bien vivre ma vie
sans tenir compte de Lui qui est en moi.

Mais regardons de plus près :
si Jésus, Fils de Dieu,
Se fait Pain de Vie pour nous nourrir,
c’est qu’Il S’intéresse à nos vies.
Il veut avoir avec nous une relation
comme un ami avec son ami.
Il affirme d’ailleurs à ses disciples :
« Je ne vous appelle plus serviteurs mais amis,
car tout ce que J’ai appris de mon Père,
Je vous l’ai fait connaître » (cf. Jn 15,15).

Il est certes notre Seigneur et notre Maître,
mais Il ne vient pas à nous pour nous dominer,
ni pour nous surveiller.
Il vient à nous,
Il se plaît à S’unir à nous en Se laissant manger par nous,
pour vivre avec nous une relation d’amitié.
Jésus Se plaît en notre compagnie,
Jésus Se plaît à converser avec nous,
à S’intéresser à nous.
« Celui qui vient à Moi,
Je ne vais pas le jeter dehors » (Jn 6,37).
Et Jésus S’intéresse à nous
parce qu’Il est venu pour faire la volonté du Père
qui L’a envoyé.
Et «la volonté du Père,
c’est que toute personne qui voit le Fils et croit en Lui,
obtienne la Vie éternelle » (cf. Jn 6,40).
Et Jésus ajoute :
« Et Moi, Je le ressusciterai au dernier jour ».
Nous voyons ainsi tout le bien
que nous veulent et le Père et le Fils.

Il y a cependant un piège
qui consisterait à nous représenter
que cette vie que nous offre Jésus
ne serait présente que dans notre prière liturgique,
dans notre prière personnelle
ou dans nos divers exercices de piété.
Certes tout cela est important
pour faire connaissance avec Jésus,
avec sa Parole, avec l’Église qui est son Corps.
Mais si Jésus va jusqu’à Se faire Pain pour nos corps,
pour nos personnes,
c’est que sa Vie est appelée
à se déployer dans toutes nos vies.

Si je reçois Jésus dans mon corps dans l’Eucharistie,
comment ma relation avec Lui
cesserait-elle quand je quitte l’église ?
Il est là, avec moi, dans les rues, dans le métro,
dans mon domicile, dans mon travail,
dans toutes mes actions et mes relations.
Mais moi, est-ce que Je lui suis présent ?
Est-ce que je parle avec Lui ?
Est-ce que je vis avec Lui comme un ami avec un ami ?

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