FMJ Mtl(Mercredi, 5e Semaine de Pâques – B)
Saint François de Laval, évêque † 1708
Frère Thomas
2 Tm 4.1-5 ; Ps 95 ; Jn 10, 11-16
6 mai 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Saint François de Laval, pasteur de la communion et des périphéries

La figure du bon pasteur, qui connait ses brebis,
qui donne sa vie pour elle
et qui a aussi soin des brebis
qui ne sont pas directement de sa bergerie,
s’applique à merveille à François de Laval.

François est né en France, en 1623,
dans une famille de la haute noblesse.
Au cours de ses études au collège Jésuite de La Flèche,
il est éveillé à la question des missions en pays lointain.
Plusieurs pères jésuites contribuent
à éveiller en François ce désir,
dont le père Gabriel Lallemant,
qui mourra martyr en Nouvelle France,
qui a été son surveillant au collège.

Il s’offre d’abord pour les missions d’Asie.
Finalement, les circonstances feront
que François sera nommé vicaire apostolique
pour la Nouvelle France, en 1658.
Il sera ainsi le premier évêque de Québec.
C’est en 1674 que le diocèse de Québec sera créé.
Ce diocèse couvrait alors la moitié de l’Amérique du Nord,
de la Baie d’Hudson jusqu’à la Louisiane,
à l’exception des colonies anglaises
de la Nouvelle-Angleterre
et des colonies espagnoles de Floride,
du Mexique et de Californie.

Il a fondé le Séminaire de Québec
pour la formation des prêtres.
Il considérait ses prêtres comme des missionnaires,
et désirait que son clergé soit mobile et disponible
pour leur ministère auprès des gens.

Il portait une attention toute particulière
aux gens des « Premières Nations », les Amérindiens.
Il les défendait notamment contre les trafiquants d’alcool
qui essayaient d’écouler leur marchandise auprès d’eux.

Nous voyons ainsi François de Laval comme ce bon pasteur
qui se dépensait pour les brebis qui lui étaient confiées.
Il cherchait à les connaître et avait le souci des brebis
qui étaient loin, de celles qui étaient aux périphéries
(comme dirait le pape François aujourd’hui).
Pour cela, il parcourait tout son diocèse,
dans son immense étendue géographique,
en canot, à pieds ou en raquettes l’hiver.

François de Laval avait à cœur la désappropriation
pour mieux vivre l’Évangile.
Pour lui, cela consistait d’abord
à vivre la mise en commun des biens.
Il avait à cœur la vie fraternelle dans son clergé,
dont il voulait qu’« il ne fit qu’une grande famille ».

Et cette désappropriation était pour lui
liée à l’abandon à la divine Providence,
dans l’ouverture amoureuse à sa volonté
à travers les événements de sa vie.

François de Laval avait aussi
une grande dévotion à saint François d’Assise.

Que saint François de Laval intercède pour nous
et particulièrement pour le Québec,
le Canada, l’Amérique du Nord aujourd’hui.
Afin que nous restions ouverts aux périphéries de notre temps,
à ceux et celles qui nous sont – dans un premier temps – étrangers.
Afin que nous sachions nous détacher des possessions matérielles,
pour être libres de nous rapprocher les uns les autres,
dans un partage fraternel.
Afin aussi que nous sachions bien nous former,
dans toutes les dimensions de notre humanité,
pour être capables de vivre l’Évangile en vérité
et d’en témoigner au cœur de notre monde
qui a soif d’une vie véritable.

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