FMJ MtlASCENSION DU SEIGNEUR – B
Frère Antoine-Emmanuel
Ac 1, 1-11 ; Ps 46 ; 1 Ép 4, 1-13 ; Mc 16, 15-20
17 mai 2015
Sanctuaire du Saint Sacrement, Montréal

Au fond de toi, le Christ est assis à la droite du Père

Vous souvenez-vous des paroles de Jésus à Marie-Madeleine
que nous avons entendues le jour de Pâques ?
« Va trouver mes frères et dis-leur :
Je monte vers mon Père et votre Père,
vers mon Dieu et votre Dieu » (Jn 20,17).
Je monte.
Et voilà que cela maintenant s’est accompli.
C’est fait, Jésus est monté.

Au 40e jour après Pâques, dans cette ultime apparition,
Jésus Se manifeste et Il est enlevé,
littéralement emporté vers le haut,
saisi, emporté vers le Ciel,
c’est-à-dire emporté en Dieu
avec cette nuée qui est le signe
de toutes les grandes théophanies dans l’Écriture :
une œuvre de Dieu.
C’est le Père qui saisit le Fils en son humanité
dans la gloire divine.
Et l’évangéliste saint Marc nous affirme
que Jésus désormais est assis à la droite de Dieu.

Tout l’Évangile est authentifié par ce qui se passe aujourd’hui.
Oui vraiment, Il est le Seigneur, Il L’est éternellement.
La victoire sur le mal est acquise définitivement.
Savez-vous que les forces du mal se sont agrippées désespérément
pour empêcher l’homme d’entrer en Dieu ?
Et c’est un échec total ! Total !

En Jésus, notre humanité entre dans la gloire éternelle de Dieu.
Le psaume 23 pose à plusieurs reprises cette question :
Mais qui est ce roi de gloire qui entre dans la gloire de Dieu ?
La lettre aux Hébreux répond :
Après avoir accompli la purification des péchés
(la mort du Christ, sa Passion, sa Résurrection)
Il S’est assis à la droite de la Majesté dans les hauteurs (Hé 1,3).

Il nous faut comprendre que cela
c’est l’assise la plus solide qui soit pour notre vie.

Nous savons bien que les forces du mal
s’excitent de bien des manières aujourd’hui.
L’actualité nous le dit de toutes sortes de manières.
Tout semble si fragile, n’est-ce pas ?
Tout est si fragile en nous et autour de nous.
Et l’Ecclésiaste avait bien raison de dire que
tout est souffle : ça passe !
C’est vrai, mais nous avons un appui,
une victoire sans retour.
Le Christ est assis à la droite du Père.

Regarde bien au fond de toi :
au fond de toi, le Christ est assis à la droite du Père.
Aussi dévastée, blessée que notre âme puisse être,
au plus profond, le Christ est assis à la droite du Père.

Assis à la droite, c’est une expression qui nous vient,
notamment de la Bible, mais aussi d’autres cultures
et qui veut dire « partager la gloire ».

L’Homme-Jésus, l’Homme crucifié,
l’Homme qui porte notre péché,
qui porte nos blessures,
qui porte nos misères et celles du monde entier,
partage désormais la gloire divine.

Cela, les apôtres l’ont comme vu à travers une théophanie
qui est restée gravée dans leur mémoire.
C’était le 40e jour, sur le Mont des Oliviers,
le mont sur lequel ont coulé le sang et les larmes du Fils de Dieu.

Les apôtres sont restés le nez en l’air… longtemps…
saisis par la nostalgie.
Ne plus voir Jésus et son visage de ressuscité.

Et il a fallu leur envoyer deux anges
qui leur révèlent que désormais Jésus viendra
dans cette même discrétion, dans cette même nuée.
« Je m’en vais et je viens vers vous » (Jn 14,28),
dit Jésus dans l’Évangile de Jean.

Parce que Jésus entre dans la gloire,
Il entre dans notre quotidien, mais Il y entre de l’intérieur.
Son humanité nous est divinement proche
jusqu’à se laisser rompre et se laisser consommer
comme un pain quotidien.
Il est « monté », monté pour se faire proche au plus intime de nous.

Paul, lui, très marqué
par sa lecture rabbinique du Premier Testament,
va aller puiser dans le psaume 68
un lien entre cette montée du Seigneur
et les dons qui sont faits aux croyants.

En montant, Jésus nous comble de dons.
C’est l’expérience de Paul : en confessant la gloire de Jésus,
il a vu sa vie enrichie de dons extraordinaires.
Et il a constaté cela dans la vie
de beaucoup d’hommes et de femmes.

Si nous confessons la gloire de Jésus, notre vie est transformée
et nous recevons chacun des dons uniques
qui contribuent à construire un corps, quelque chose d’organique.
Nous devenons ensemble un Vivant,
nous devenons le Corps du Christ,
et la beauté et la fécondité du Mystère pascal
se révèlent au monde à travers nous.
La gloire du Christ nous transforme.

Vous souvenez-vous ?
« C’est votre intérêt que je m’en aille » (Jn 16,7).
Qui a dit cela ? Jésus !
Et pourquoi ? « Si Je ne M’en vais pas,
l’Esprit Saint ne viendra pas vers vous,
mais si je m’en vais, Il viendra » (Id.).
Il viendra.
Il viendra, mais il nous faut l’accueillir.
Il faut un temps d’incubation, de veille, d’attente…

« Jésus leur recommanda de ne pas quitter Jérusalem
mais d’y attendre la Promesse du Père » (Ac 1,4).

Le Père n’a pas renoncé à sa Promesse
Et d’ici quelques jours, Jésus va envoyer sur nous, sur l’Église,
ce que le Père a promis (cf. Lc 24,49).
« C’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés
d’ici quelques jours ».
« Vous donc, demeurez dans la ville
jusqu’à ce que vous soyez, d’en haut,
revêtus de puissance » (Lc 29,49).
Que ton âme ne retourne pas en Galilée.
Que ton âme ne se laisse ni préoccuper, ni distraire.

Ensemble, ce matin, nous entrons en retraite
à cause de la « Promesse du père ».
Avec les apôtres, nous montons au Cénacle.
Et là, ferme la porte, et prie ton Père qui est là dans le secret.
Il te le revaudra… (cf. Mt 6,6).

7 jours en Église, avec Marie.
Aujourd’hui : Avec Marie, trouver Dieu en nous.
Lundi : Avec Marie, bondir de joie…
car nous avons de la grande visite.
Mardi : Avec Marie, étancher notre soif…
Laisser le fleuve de la Vie traverser notre cœur.
Mercredi : Auprès de Marie, trouver consolation
en laissant Dieu Se pencher sur nous.
Jeudi : Auprès de Marie, demeurer en état de veille,
libérés de toute peur.
Vendredi : À l’exemple de Marie,
apprendre et faire corps avec l’Église.
Samedi : Accompagnés de Marie,
accepter de partir en mission,
brûlant de faire Église
avec le monde qui nous entoure.

Et je termine avec la prière rédigée par l’une d’entre vous
pour cette première journée de notre retraite en ligne.

Sur cette route qui conduit vers toi, ô Père,
envoie ton Esprit Saint danser en nous
afin que ta Parole, présente en nos cœurs,
nous interpelle et guide nos destinées.
À l’aube de cette retraite, permets que nous soyons libérés
de tout ce qui entrave notre parcours
et nous empêche de reconnaître ta présence en nous.

Viens Esprit Saint, afin que par ton Souffle
nous soyons unifiés et qu’ensemble,
nous puissions te suivre et te servir dans la paix.

Donne-nous la Vie nouvelle et offre-nous
de rayonner la joie quotidienne d’être appelés enfants de Dieu.

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