FMJ MtlMercredi, 7e Semaine de Pâques – B
Frère Thomas
Ac 20,28-38 ; Ps 67 ; Jn 17, 11-19
20 mai 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Viens Esprit de liberté !

L’Église nous donne à entendre,
entre l’Ascension et la Pentecôte,
la prière que Jésus adresse à son Père,
au chapitre 17 de l’Évangile selon saint Jean.
C’est une très belle prière !
Jésus y prie pour ses disciples,
et pour tous les croyants qui viendront après eux.

En ce moment de l’année liturgique,
elle prend un sens tout particulier.
En effet, nous pouvons l’accueillir
comme la prière de Jésus au Père
pour que l’Esprit Saint vienne sur nous.
Dans la retraite en ligne de préparation à la Pentecôte
– que nous proposons –
il nous est proposé de regarder aujourd’hui
le chemin de libération que l’Esprit Saint nous offre,
auprès de Marie.

Comment les textes de la liturgie de ce jour
peuvent-ils nous aider à entrer davantage
sur ce chemin de libération ?
Jésus demande aujourd’hui
plusieurs choses au Père pour nous :
que nous restions dans la fidélité au nom du Père,
que nous ayons sa joie en nous,
et que nous soyons consacrés par la Vérité.

Saint Paul, dans son discours
aux anciens de l’Église d’Éphèse,
exhorte aussi à la fidélité :
devant ceux qui après lui
pourront tenir parmi eux
des discours mensongers
et aussi concernant le souci des plus faibles.
La fidélité favoriserait-elle la liberté ?
Oui, parce que si nous sommes fidèles au Père,
en qui nous avons mis le sens de notre vie,
nous irons jusqu’au bout dans les engagements
que nous avons pris par amour.
Bien des gens autour de nous
s’imaginent que la fidélité est un obstacle à notre liberté.
Ils la regardent souvent
comme une entrave à la réalisation
des désirs qui nous viennent, à notre créativité.
Mais si nous laissons nos envies passagères
prendre le dessus sur ce qui fait nos valeurs,
sommes-nous réellement libres ?
N’est-ce pas plutôt alors ces envies qui nous ballotent,
comme un bateau à la dérive ?

La Vierge Marie, dans son cantique du Magnificat,
est témoin comment même les humbles, les affamés
– accablés d’épreuves – sont élevés
et nourris par le Seigneur dans leur fidélité à son Nom.

La joie du Seigneur Jésus est source d’une grande liberté,
car c’est une joie qui n’est pas entamée par les épreuves.
Et Jésus associe cette joie à la prière :
« Père, Je ne demande pas que Tu les retires du monde,
mais que Tu les gardes du Mauvais ».
C’est de cette prière de Jésus que nous essayons de vivre
– nos frères et sœurs de Jérusalem –
lorsque nous voulons vivre la vie monastique
et la prière, dans la ville.
Quelle source de liberté et de joie !
Nul besoin d’aller s’enfuir dans un lieu
où nous serions à l’abri des assauts du mal
– un tel lieu existe-t-il sur notre terre ?
La sainteté, c’est ici et maintenant,
dans le concret de la vie qui est la nôtre
que nous pouvons la vivre !

Et enfin, si nous sommes consacrés par la vérité,
nous serons libres !
« La Vérité vous rendra libres » dit Jésus.
Si je dis des mensonges aux personnes qui m’entourent,
je ne suis pas libre.
Je ne me présente pas à elles tel que je suis.
Et si elles découvrent
que ce que je leur avais dit n’est pas vrai,
comme me voilà alors gêné et malheureux !
Je peux être discret et ne pas tout dire
n’importe comment à n’importe qui …
çà c’est de la liberté !

Marie n’a pas publié sa conception virginale de Jésus
sur la place publique à Nazareth.
Et Jésus ressuscité n’est pas apparu
à ceux qui l’avaient fait condamner.
Mais si je cherche à me protéger
en inventant des histoires qui ne sont pas vraies,
je me rends prisonnier d’une fausse image de moi-même.

Que vienne sur nous l’Esprit Saint,
par Jésus, d’auprès du Père.
Esprit de liberté,
qui nous fait vivre la fidélité au Père,
la joie du Fils et la vérité sur nous-mêmes et le monde.

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