Jeudi, 8e Semaine du Temps ordinaire – B
Frère Thomas
Si 42, 15-25 ; Ps 32 ; Mc 10, 46-52
28 mai 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

L’aveugle Bartimée fait la connaissance de Jésus

Voilà que Jésus rencontre un aveugle
et le guérit de sa cécité.
Ce qui est intéressant pour nous,
ce n’est pas tant le fait que l’aveugle soit guérit.
Certes, c’est là une bonne nouvelle
qu’un homme qui était aveugle retrouve la vue.
Mais une personne peut retrouver aussi la vue
en passant par un médecin.

Lorsque Jésus guérit une personne dans les Évangiles,
ce qui est intéressant pour nous,
ce sont les interactions qu’Il a avec cette personne.
C’est cela qui est intéressant pour nous,
car des maladies, des infirmités,
nous en avons eu, nous en avons
et nous en aurons durant notre vie sur cette terre.

D’une manière ou d’une autre,
nous trouvons la guérison
ou bien nous trouvons un moyen
pour vivre avec notre maladie.
Mais notre relation à Jésus, ou bien les relations
que nous permettons à d’autres de vivre avec Jésus,
cela c’est unique,
et c’est un trésor pour toute notre vie,
quelles que soient les circonstances
par lesquelles nous passons.

Ainsi, regardons de plus près
cette rencontre de l’aveugle Bartimée avec Jésus.

Jésus passe tout près de lui
en sortant de la ville de Jéricho.
Bartimée ne le voit pas
mais il entend le bruit de la foule.
C’est toujours ainsi lorsqu’on rencontre Jésus :
on perçoit d’abord que quelque chose d’inhabituel
est en train de se passer.

Durant ces trois jours et demi
où nous serons sur l’avenue Mont-Royal,
les passants verront :
la procession du Saint-Sacrement,
des hommes et femmes accueillants et ouverts
qui offriront des verres d’eau,
diverses animations pour les enfants
des chants ou des danses devant l’église.
Ils verront aussi des portes grandes ouvertes,
sur un lieu de prière, d’intériorité, de partage.

Parmi eux, il y aura certainement des Bartimées
qui se demanderont qu’est-ce que c’est.
Regardons en nous-mêmes
tel ou tel événement significatif de notre vie
à l’occasion duquel nous avons discerné la présence de Jésus.
Il y a toujours eu quelque chose d’inhabituel
qui s’est passé et qui nous a intrigués.
Nous avons cherché à en savoir plus, et, finalement,
c’est la personne de Jésus que nous avons découverte.

Pour ma part, c’était à l’âge de 19-20 ans,
lorsque j’ai fait la connaissance d’un groupe d’amis
qui vivaient entre eux
et envers ceux et celles qu’ils rencontraient,
des valeurs d’ouverture, de bienveillance,
de respect et d’attention à la personne
qui étaient pour moi inhabituels.
J’ai assez vite découvert
combien la foi en Jésus-Christ prise au sérieux
était à la source de ces comportements dans ce groupe.

L’aveugle Bartimée se met alors à crier :
« Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! » (Mc 10,47).
Il a entendu parler de Jésus
avant qu’Il ne passe à Jéricho.
Il sait comment Jésus est attentif aux pauvres,
aux malades, aux infirmes de toutes sortes
et comment Il en guérit beaucoup.

C’est là un cri que Bartimée lance vers Jésus,
du fond de sa double détresse :
Il est aveugle et il est mendiant.
C’est un cri qu’il lance du fond de ses entrailles.
Beaucoup de gens autour de lui
cherchent à le faire taire comme pour lui dire :
« Laisse donc Jésus tranquille.
Il a des choses plus importantes à faire
que de s’occuper de toi. »

Mais cela ne l’arrête pas.
Il continue à crier :
« Fils de David, aie pitié de moi. »
Jésus l’entend, S’arrête et le fait appeler.
Il lui demande :
« Que veux-tu que Je fasse pour toi ? »
Bartimée lui répond :
« Rabbouni, que je retrouve la vue » (v. 51).
Et Jésus lui dit :
« Va, ta foi t’a sauvé » (v. 52).
Alors Bartimée se met à voir et à suivre Jésus.

Voilà donc cette séquence :
Bartimée perçoit quelque chose d’inhabituel ;
il interroge ;
on lui dit que c’est Jésus qui passe.
il crie vers Jésus,
il insiste malgré ceux qui veulent le faire taire.
Jésus l’entend, le fait venir.
Lui demande ce qu’il veut de Lui.
Bartimée Lui adresse une demande,
Jésus la lui accorde tout en mettant en valeur sa foi
et finalement Bartimée se met à suivre Jésus.

Est-ce que nous nous reconnaissons
dans les interactions entre Bartimée et Jésus ?
Est-ce que d’autres personnes
pourraient vivre une relation semblable avec Jésus,
comme celle qu’a vécue Bartimée ?

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