FMJ MtlJeudi, 11e Semaine du Temps ordinaire – B
Frère Antoine-Emmanuel
Gn 22.1-13.15-19 ; Ps 114 ; Mt 9, 1-8
2 juillet 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Confiance, mon enfant, aie foi.

Comment le Rabbi va-t-Il S’y prendre ?
Va-t-Il simplement dire une parole d’autorité ?
Va-t-Il le toucher de sa main ?
Lui imposer les mains ?

Jésus agit bien différemment
de ce que l’on attendait :
« Confiance, enfant,
tes péchés sont pardonnés » (Mt 9,2).

Jésus ne parle pas de guérison physique,
Il semble même ignorer
la condition de santé désastreuse de cet homme.
Jésus prend soin de l’âme.
Jésus va à l’essentiel.
Il voit un homme
dont la relation avec le Père est abîmée,
peut-être même délabrée.
Et parce que la foi est présente,
Jésus peut exercer le plus beau,
le plus inouï, le plus fécond
de son ministère :
donner le pardon des péchés.

Il appelle cet homme « enfant »,
parlant comme au nom du Père.
Il l’invite à avoir confiance, à avoir du courage, à être résolu,
puis vient l’essentiel :
tes péchés sont remis.

Ce n’est pas tes péchés seront remis,
ni tu es sans péché,
mais bien « tes péchés sont remis ».
C’est-à-dire te voici maintenant et gratuitement,
réconcilié avec le Père.
Tout ce qui obscurcissait ta conscience,
tout ce qui te rendait étranger à Dieu et à toi-même,
tout cela n’est plus.
Simplement à cause de sa foi en Jésus.
C’est là une puissance de libération extraordinaire.
La fin d’une captivité intérieure,
la fin d’un exil.
Combien d’âmes sont torturées
parce qu’elles ne connaissent pas la rémission des péchés.

Le paralytique fait partie de la longue procession
des âmes lavées par le ministère de Jésus.

Avec lui, il y a Madeleine
à qui il fut beaucoup pardonné
parce qu’elle a beaucoup aimé.

Avec eux, il y a le bon larron
qui a créé sa foi en voyant comment Jésus
appelait le pardon sur ceux
qui les avaient cloués au bois de la croix.

Avec eux, il y a Pierre
dont l’âme a été lavée par le regard de Jésus,
et par la grande absolution de la résurrection :
« La paix soit avec vous » (Jn 20,19).

Il y a Paul qui proclamera :
« Dieu est riche en miséricorde;
à cause du grand amour dont Il nous a aimés
alors que nous étions morts à cause de nos fautes,
Il nous a donné vie avec le Christ » (Ép 2,4-5).

Procession immense, procession sans fin
des rachetés, des pardonnés, des miséricordiés.
« Et nous qui le visage découvert
reflétons la gloire du Seigneur,
nous sommes transfigurés en cette même image
avec une gloire toujours plus grande
par le Seigneur qui est Esprit » (2 Co 3,18).

Jésus nous invite aujourd’hui
à entrer dans cette procession,
à entrer dans ce peuple saint
qui n’est plus en rien attaché
ni à ses propres mérites, ni à ses propres péchés.
C’est le peuple de l’Agneau immolé.
C’est le peuple qui n’a pas d’autre fierté
que le Sang de l’Agneau qui l’a lavé de tout péché.

Peuple nouveau qui jaillit du cœur transpercé de Jésus.
Peuple qui comme le fleuve entr’aperçu par Ézéchiel,
ne cesse de grandir
parce que les âmes qui s’y plongent
deviennent ce fleuve.
Les rachetés, les pardonnés deviennent sur la terre
les porteurs, les héros, les témoins de la Miséricorde.

Ainsi, que chacun de nous ce soir
prenne exemple sur les porteurs du paralytique :
avec foi, déposons-nous les uns les autres
au pied du Christ qui vient
en son corps glorieux et eucharistique.

Déposons-nous avec foi
et déposons le monde entier
pour que Jésus puisse exercer sur les âmes
son éternel ministère de rédemption,
de pardon, de recréation.
« Voici que Je fais toutes choses nouvelles » (Ap 21,5).

Là où Jésus est accueilli,
plus personne n’est esclave de son péché
et de ses habitudes de péché.
Jésus est notre re-créateur.
Et Il l’est éternellement.
Confiance, mon enfant, aie foi.
Ayez foi, et votre péché sera remis.

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