FMJ MtlVendredi, 1ère Semaine du Temps ordinaire – C
Frère Antoine-Emmanuel
1 S 8, 4-7.10-22 ; Ps 88 ; Mc 2, 1-12
15 janvier 2016
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Ce n’est pas toi qu’ils rejettent, c’est Moi !

« Donne-nous donc, pour nous gouverner,
un roi comme en ont toutes les nations » (1 S 8,5).
Et quand Samuel eut fini la liste de tous les préjudices
que subira le peuple du fait du roi,
le peuple insiste : « Tant pis !
Il nous faut un roi ! (1 S 8,19)
Nous voulons être, nous aussi,
comme toutes les autres nations » (1 S 8,5).

Le Seigneur dévoile à Samuel la raison profonde
de ce choix qui est beaucoup plus qu’un choix politique :
« Ce n’est pas toi qu’ils rejettent,
c’est Moi qu’ils rejettent :
ils ne veulent pas que Je règne sur eux » (1 S 8,7).

Ils ne veulent pas dépendre de Dieu.
Souvenez-vous comment le peuple dans le désert
apprenait à dépendre de Dieu :
à partir quand la colonne de nuée partait ;
à s’arrêter quand elle s’arrêtait.

« Tu Me suivais au désert », dira le Seigneur (Jr 2,2),
mais maintenant tu ne veux plus Me suivre.
Tu veux toi-même diriger ta vie ;
tu veux avoir tout entre tes mains ;
tu veux être comme toutes les autres nations.

C’est cela l’ambition d’Israël en ce moment de son histoire :
notre modèle, c’est ce que les autres nations pratiquent,
et si nous ne faisons pas comme les autres,
nous allons être impuissants
et nous ne voulons pas être impuissants.
Nous voulons bien être fidèles à Dieu,
mais à condition d’être aussi comme les autres.

*

Frères et sœurs, qu’il est difficile pour le Peuple de Dieu
de répondre à sa vocation de « Peuple de Dieu »,
de peuple qui dépend de Dieu,
qui écoute sa Parole et qui veut Lui obéir.

« L’autre » est séduisant…
La culture des autres est séduisante…
« Le monde » est séduisant.

N’est-ce pas vrai que les modes ont du pouvoir sur nous ?
Que les grandeurs de ce monde ont vite fait de nous séduire ?

Aujourd’hui, le Seigneur nous appelle
à avoir le courage d’être en 2016, « son Peuple ».
Non pas un Peuple « au dessus »,
ni même un « Peuple » qui s’exclut du monde,
mais bien « son Peuple » :
Peuple de consacrés,
Peuple consacré par le Baptême.

Le Seigneur veut déposer en nous le courage
d’être son Peuple,
y compris quand il faut semer à contre-courant.

Mais qu’est-ce qu’être « son Peuple »
à la lumière de l’Évangile d’aujourd’hui ?

Regardez la scène, dans la maison de Pierre
où se tasse une foule compacte.
Qui est au centre ?
Jésus !
Qui est encore au centre ?
Le paralytique, le pauvre, le pécheur…
C’est la liberté, l’inventivité de l’amour.

Voilà ce que Jésus veut nous donner
pour que nous devenions son Peuple :
la liberté de l’amour.
Regardez comment Jésus libère l’amour
dans la vie du paralytique.
Ce n’est pas d’abord son corps qu’il guérit :
c’est son âme.
« Tes péchés sont pardonnés » (Mc 2,5).
L’amour s’est paralysé en toi ?
Tu es même paralytique de naissance
ou paralytique depuis les blessures d’enfance ?
Jésus vient redonner vie à notre âme.
Il nous libère de l’écorce du péché
pour que nous puissions aimer comme Lui aime.
C’est à cela que l’on reconnaîtra
que nous sommes son Peuple !

Seigneur Jésus, nous voulons recevoir de Toi
ce don d’un cœur libéré,
d’un cœur traversé par ta miséricorde.
Remplis-nous d’audace et de liberté
pour aimer comme tu aimes.

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