FMJ Mtl4e DIMANCHE DE PÂQUES – C
Frère Thomas
Ac 13, 14.43-52 ; Ps 99 ; Ap 7, 9.14-17 ; Jn 10, 27-30
17 avril 2016
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Jésus, Bon Pasteur qui nous conduit vers une oasis de miséricorde

« Personne n’arrachera mes brebis de ma main » (Jn 10,28)
dit Jésus.
Et Il ajoute : « Personne ne peut rien arracher
de la main du Père » (v. 29).
Voilà le Bon Pasteur que nous avons.
Quand nous contemplons Jésus Bon Pasteur,
c’est la relation de confiance qu’Il a avec ses brebis
que nous contemplons.

« Mes brebis écoutent ma voix,
Moi Je les connais, et elles me suivent » (v.27).
Ces paroles que Jésus prononce
dans le Temple de Jérusalem
au moment de la fête de la Dédicace,
sont précédées dans l’Évangile de saint Jean
par une intervention hostile des notables juifs.

Ils Lui demandent de leur dire ouvertement s’Il est le Messie.
C’est pour avoir matière à l’accuser
qu’ils Lui demandent cela.
Le grand prêtre Caïphe posera la même question à Jésus
au moment de la Passion.
Jésus leur répond qu’Il le leur a déjà dit
mais qu’ils ne croient pas.
Ils ne croient pas,
parce qu’ils ne sont pas de ses brebis.

Ainsi, Jésus présente sa relation avec ses brebis
en contraste avec l’hostilité pleine d’intrigues
et de calculs que Lui vouent les notables juifs.
Eux voudraient arracher les brebis de la main de Jésus.
Ils voient en Jésus un concurrent, un rival.
Jésus pourtant opère quantité d’œuvres, de guérisons,
de libérations, par lesquelles le Père Lui rend témoignage.

Et juste avant son discours sur le Bon Pasteur,
Jésus vient de guérir l’aveugle-né.
Nous savons comment cet homme né aveugle,
une fois guéri, a été persécuté par les Pharisiens
parce que Jésus avait fait cette guérison le jour du sabbat.

Jésus retrouve cet homme maintenant guéri dans le Temple,
et l’amène à faire une belle profession de foi.
Il est vraiment une de ces brebis
que nul n’arrachera de la main de Jésus.

Jésus rappelle aussi que c’est le Père qui Lui a donné ses brebis.
Il affirme que nul ne peut rien arracher de la main du Père,
comme nul ne peut arracher les brebis de sa main.

Et voilà que Jésus a cette affirmation inouïe,
qui vient couronner tout ce qu’Il a dit jusqu’ici
sur sa relation au Père :
« Le Père et Moi, nous sommes UN » (v. 30).

Jésus nous révèle partiellement le mystère de Dieu-Trinité,
un seul Dieu en trois Personnes.
C’est ainsi que l’Église définira plus tard l’Être de Dieu,
d’après tout ce que Jésus aura dit
de sa relation au Père et à l’Esprit Saint.

Ainsi, non seulement nul ne peut arracher
les brebis de la main de Jésus,
mais nul ne peut séparer Jésus du Père.
C’est ce que voudraient faire les notables juifs.
Nous savons qu’ils n’y parviendront pas.

Lorsque Jésus affirme qu’Il est le Bon Pasteur,
Il parle d’abord de la bergerie,
de la maison où Il vit avec ses brebis
et avec le Père, dans la confiance et l’Amour.

Traditionnellement, le dimanche du Bon Pasteur
est la Journée mondiale de prière pour les vocations,
sacerdotales et religieuses.
Le pape François a écrit cette année,
à l’occasion de cette journée,
une lettre intitulée « L’Église, Mère des vocations ».

Il commence ainsi cette lettre :
« Comme je voudrais, au cours du Jubilé
extraordinaire de la Miséricorde,
que tous les baptisés puissent expérimenter
la joie d’appartenir à l’Église ! ».

L’Église, c’est la bergerie où les brebis
écoutent la voix de leur pasteur;
où le pasteur connaît ses brebis
et où elles le suivent.
Et si le pasteur connait ses brebis,
les brebis à leur tour se connaissent entre elles.
Dans l’Église, il y a une circulation continuelle de la miséricorde :
la miséricorde entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint.
La miséricorde entre Jésus et ses brebis.
La miséricorde entre le Père et ses enfants.
La miséricorde entre l’Esprit Saint qui sanctifie
et ceux et celles qui sont sanctifiés.
La miséricorde entre les membres de l’Église.
La miséricorde ouverte à tous les humains.

Nous le voyons dans la première lecture comment Paul et Barnabé
ont largement ouvert les portes de la foi chrétienne aux païens,
et comment les païens ont généreusement accueilli cette foi.

Si chacun chacune d’entre nous
expérimentons en vérité la joie d’appartenir à l’Église,
alors les vocations viendront.

Les vocations au service de l’Église, au service de sa croissance,
les vocations pour témoigner au cœur du monde
de la miséricorde du Christ.
Les vocations pour faire connaître au monde Jésus Bon Pasteur.

Nous savons qu’après que Jésus eût affirmé
que le Père et Moi nous sommes UN,
les notables juifs qui l’entendront vont chercher
à Le lapider.
Ainsi, le passage d’Évangile
que nous entendons en ce dimanche apparaît
comme un oasis d’amour et de miséricorde
au milieu d’un désert d’hostilité.

Dans la lecture des Actes des Apôtres
nous voyons aussi combien la prédication de Paul
et Barnabé rencontre de l’hostilité.
Et dans la deuxième lecture, celle de l’Apocalypse,
la foule immense que Jean a vue
vient de la grande épreuve :
« ils ont lavé leurs vêtements
dans le sang de l’Agneau » (v. 14).

Jésus est le Bon Pasteur.
Il nous conduit vers l’oasis de la miséricorde
au milieu du désert de l’hostilité.
Non pas pour nous faire oublier qu’il y a un désert,
mais afin de nous permettre de le traverser,
et aussi afin de permettre à tous ceux
qui traversent le désert
de connaître eux aussi qu’il y a un oasis.
« Je donne la Vie éternelle à mes brebis :
jamais elles ne périront,
personne ne les arrachera de ma main. »
« Mon Père, qui me les a données,
est plus grand que tout,
et personne ne peut rien arracher de la main du Père » (v. 28-29).

« Oui, j’en ai l’assurance, ni mort ni vie,
ni anges ni principautés,
ni présent ni avenir,
ni puissances, ni hauteur ni profondeur,
ni aucune autre créature ne pourra
nous séparer de l’Amour de Dieu
manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 8, 38-39).

Car c’est Jésus qui nous tient dans sa main.
Non pas pour nous garder prisonniers de son bon plaisir,
mais pour nous serrer sur son cœur,
pour nous tenir tout contre sa miséricorde.

« Les montagnes peuvent s’écarter
et les collines chanceler,
mon amour ne s’écartera pas de toi,
mon alliance de paix ne chancellera pas,
dit YHWH qui te console
» (Is 54,10).

« Le Seigneur est mon berger,
rien ne me manque.
Sur des prés d’herbe fraîche Il me parque.
Vers les eaux du repos, Il me mène,
Il y refait mon âme ; (…)
Passerais-je un ravin de ténèbres,
je ne crains aucun mal car Tu es près de moi ; (…)
Oui, grâce et bonheur me pressent
tous les jours de ma vie » (Ps 22) ;
Un jour, l’oasis de miséricorde dans lequel
nous fait entrer Jésus Bon Berger sera définitif et généralisé :
« Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif,
la brûlure du soleil ne les accablera plus,
puisque l’Agneau qui Se tient au milieu du Trône sera leur pasteur
pour les conduire vers les eaux de la Source de Vie. (Ap 7, 16-17)
Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux » (Ap 21,4).

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