FMJ MtlSainte Marguerite d’Youville, religieuse
Frère Antoine-Emmanuel
1 Co 13, 4-13 ; Ps 145 ; Mt 25, 31-40
16 octobre 2013
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Jésus et les plus petits

La grande scène du jugement dernier
nous fait voir trois groupes d’hommes et de femmes.

Il y a d’abord ceux qui ne connaissent pas le Dieu d’Israël
et qui ont pris soin des plus petits :
Ce sont les« bénis du Père » qui reçoivent en héritage
le Royaume préparé pour eux depuis la fondation du monde.
Ce sont eux qui s’en vont vers la vie éternelle.

Ensuite, toujours parmi ceux qui ne connaissent pas Dieu,
Il y a ceux qui ont été indifférents aux souffrances des plus petits
c’est-à-dire qui se sont fermé le coeur,
et sont ainsi entrés dans la malédiction.

Et il y a un troisième groupe :
Jésus les appelle ses « frères » et les « plus petits ».
Ils sont là puisque Jésus les désigne par deux fois :
« dans la mesure où vous l’avez fait
à un de mes frères les plus petits, que voilà… »
Et plus loin :
« un de ceux-ci, les plus petits ».

Ils ne sont pas en face de Jésus, mais avec Jésus.

Ainsi s’accomplit la Prophétie de Daniel au chapitre 7 :
le Fils de l’Homme vient « avec ses saints ».
Les « saints » sont les frères de Jésus, les plus petits.

Ils ont connu la faim, la soif, nudité, prison, maladie.

On reconnait en eux les enfants des Béatitudes :
les pauvres, les affligés, les affamés,
les assoiffés de Justice, les persécutés.

Jésus non seulement les appelle « ses frères »
mais s’identifie à eux.

Nous découvrons ainsi un attachement extraordinaire de Jésus
aux plus petits.
On ne peut pas les séparer…

Il nous faut goûter, contempler, cette tendresse de Jésus
pour les plus pauvres, de toutes les pauvretés qui soient.

Rappelons-nous son attention
pour la vielle femme malade à Capharnaüm,
pour les lépreux, les paralytiques, les grands pécheurs.

Quand il arrive à Jéricho,
il prend soin de Zachée, riche mais au coeur malade,
et de Bartimée, mendiant et aveugle.

Quand il arrive à Jérusalem,
il se rend à la piscine de Bethesda,
la cour des miracles de la Ville Sainte.

Il nous faut contempler cela
jusqu’à ce que nous brûlions du désir
d’avoir la même passion pour les plus pauvres dans nos coeurs.

Certains ont reçu cette passion dès leur enfance.
D’autres l’ont reçu à travers l’épreuve.
comme ce fût le cas pour Marguerite d’Youville :
Son père mourût quand elle a sept ans
et elle en éprouva une grande détresse.

D’autre l’ont reçu pas grâce comme François d’Assise,
qui avait une répugnance pour les lépreux,
puis qui, touché par la grâce, alla embrasser un lépreux…

Si nous n’avons pas
cet amour de préférence pour ceux qui sont pauvres.
demandons-le ce soir au Seigneur.

Nous pouvons lui demander un amour
qui nous fait sortir de nous-mêmes.
Comme Marguerite d’Youville,
veuve à l’âge de 29 ans d’un mari alcoolique,
volage, égoïste, trafiquant de fourrure,
qui, six ans plus tard, avec quatre compagnes loue une maison
afin d’y recueillir les plus démunis.

Un amour inventif
Comme Marguerite qui fonda une communauté religieuse
pour s’occuper de l’hôpital général des frères Charron,
et qui déploya une inventivité incroyable
pour accueillir toutes les formes de pauvreté.

Et un amour persévérant.
Comme Marguerite qui, en 1765 vit son hôpital détruit par le feu,
Et qui s’employa sans tarder à le reconstruire.
Quatre ans après tout était reconstruit…

Seigneur donne-nous cet amour inventif et persévérant !
Amen !

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