Samedi après l’Épiphanie – A
Frère Thomas
1 Jn 5, 14-21 ; Ps 149 ; Jn 3, 22-30
11 janvier 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

« Il faut qu’Il grandisse ! »

Voilà la dernière manifestation du Seigneur Jésus,
de sa gloire, de son amour,
que la liturgie nous donne en cette semaine,
avant celle du Baptême du Seigneur,
que nous allons fêter demain.
En quoi consiste cette manifestation ?
Est-ce le fait que Jésus, accompagné de ses disciples, baptise ?

Non, ce serait plutôt la joie
que le ministère de Jésus provoque en Jean Baptiste.

Jésus se rendit en Judée,
accompagné de ses disciples ;
il y séjourna avec eux, et il baptisait (Jn 3,22).
Cela questionne les disciples de Jean Baptiste,
qui viennent s’en plaindre à leur maître.
Voilà donc Jésus qui a commencé son ministère public,
après avoir été baptisé par Jean Baptiste, et Il a du succès.
Il se met Lui-même à baptiser, comme Jean.
Jésus manifeste sa gloire, son amour,
comme autrefois auprès des mages,
venus L’adorer petit enfant ;
comme au Jourdain, lorsque le Père proclame :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé » (Mt 3,17).
et lorsque l’Esprit Saint descend sur Lui comme une colombe ;
comme à Cana, lorsqu’Il a changé l’eau en vin.
Mais la manifestation de la gloire de Jésus n’est-elle que là ?

Jean Baptiste pourrait se fâcher, ou bouder,
à l’idée que Jésus en quelque sorte
le supplante dans son ministère d’administrer le baptême.
Or non seulement Jean-Baptiste n’est pas frustré,
mais il se réjouit, et même il est comblé de joie.
Jean Baptiste déclare qu’il est l’ami de l’Époux.
Aucune rivalité, aucune jalousie !
Jean Baptiste a fait son temps en préparant la venue de Jésus.
Et même son temps va bientôt se terminer
dans les prisons d’Hérode Antipas par sa décapitation.
Maintenant c’est le temps de Jésus.
« Il faut qu’Il grandisse ;
et moi, que je diminue » (Jn 3,30).

Cette joie de Jean Baptiste, si pure et si profonde,
n’est-elle pas la plus belle manifestation de la gloire de Jésus ?
Sa gloire se manifeste lorsque des hommes, des femmes,
donnent leur vie pour Lui par amour.
Non pas que leur abaissement L’élèverait ;
mais leur abaissement manifeste au monde
l’abaissement de Jésus Lui-même,
qui est sa gloire parce que là se trouve son amour pour nous !

© FMJ – Tous droits réservés.