FMJ Mtl2e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE– A
Frère Thomas
Is 49, 3.5-6 ; Ps 39 ; 1 Co 1, 1-3 ; Jn 1, 29-34
19 janvier 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Jésus Agneau de Dieu Messie qui nous rassemble

Jean Baptiste nous présente Jésus
d’abord comme l’Agneau de Dieu
qui enlève le péché du monde.
Jésus est ainsi le Serviteur de Dieu
qui par sa Passion réconcilie et unifie les humains.

Jean Baptiste nous présente Jésus
comme Celui sur qui l’Esprit Saint demeure.
Jésus est ainsi le Messie,
Celui qui est oint par Dieu
pour sauver les humains de la violence et de la division.

Et enfin Jean Baptiste nous présente Jésus
comme Celui qui baptise dans l’Esprit Saint.
Jésus nous donne ainsi part à sa messianité.
Notre Baptême n’est donc pas tant
un privilège qu’une mission qui devrait nous unir.

Jean Baptiste ne connaissait pas Jésus.
Et voilà qu’à présent,
il en parle comme l’Agneau de Dieu.
Jean Baptiste présentait Jésus
à ceux qui venaient de Jérusalem
pour l’interroger sur sa mission comme :
« Quelqu’un qui se tient au milieu de vous,
que vous ne connaissez pas,
et dont je ne suis pas digne
de dénouer la courroie de la sandale » (cf. Jn 1, 26-27).

Comment donc Jean Baptiste a-t-il fait sa connaissance ?
Il a davantage connu Jésus
lorsque Celui-ci est venu jusqu’à lui
pour recevoir le baptême de conversion.
Jean Baptiste a d’abord protesté :
« C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par Toi,
et Toi, Tu viens à moi ! » (Mt 3,13)
« Je ne suis pas digne
de dénouer la courroie de sa sandale »,
à fortiori de le baptiser.
Jésus répond que c’est ainsi
qu’il convient d’accomplir toute justice. (cf. 3,15)
Quelle justice ?
Celle du Serviteur, que le Seigneur a formé dès le sein de sa mère
pour ramener Jacob et rassembler Israël.
Et Jean Baptiste avait reconnu Jésus dans le sein de Marie,
lui-même étant dans le sein d’Élisabeth,
au moment de la Visitation.
Maintenant il le reconnaît comme un Agneau,
l’Agneau de Dieu qui s’enfonce dans le péché du monde,
lui qui pourtant est sans péché.
L’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.
Il vient faire la file avec les pécheurs, auprès de Jean baptiste,
pour prendre sur Lui leurs péchés.

Pourquoi Jésus fait-il cela ?
Parce que ce n’est qu’ainsi
qu’Il parviendra à rassembler Israël,
puis à être – par la grâce de Dieu – Lumière des nations,
pour que son salut parvienne jusqu’aux extrémités de la Terre.

Nous prions en cette semaine pour l’unité des chrétiens.
Les divisions entre chrétiens
demeurent le principal obstacle à l’annonce de l’Évangile.
Nous pouvons considérer l’attitude de Jésus,
qui a renoncé à être le plus fort,
en mourant comme un scélérat.

Le pape François nous met souvent en garde
contre l’esprit de mondanité,
qui cherche le pouvoir, le savoir, l’avoir ;
et qui est même présent dans l’Église.
Si nous regardons Jésus, L’Agneau de Dieu,
et si nous l’imitons,
nous serons avec Lui artisans de paix et d’unité.
C’est bien là l’exemple que nous donne le pape François.

Après avoir connu Jésus comme l’Agneau de Dieu,
Jean Baptiste le connaît comme le Messie,
après avoir vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe
et demeurer sur Lui.
Le Messie, annoncé par les prophètes,
c’est celui qui apporte la paix et l’unité :
Le loup habitera avec l’agneau,
la panthère se couchera avec le chevreau, (Is 11,6)
prophétisait Isaïe.

Sur lui reposera l’Esprit du Seigneur (v. 2)
dit encore ce même prophète en parlant du Messie.
Jésus a t il réussi à apporter la paix ?
Certains pensent que non,
lorsque nous considérons toutes les guerres et divisions
encore présentes dans notre monde.

Mais si nous regardons Jésus, avec Jean Baptiste,
lorsque l’Esprit Saint descend sur Lui comme une colombe,
après son baptême, et que la voix du Père retentit
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
en qui j’ai mis tout mon amour », (Mt 3 ,17)
comment ne pouvons-nous pas entrer un peu plus
dans la paix qui vient de Dieu ?

Si cet homme tout simple, Jésus de Nazareth,
qui est parmi nous qui sommes pécheurs,
reçoit ainsi l’Esprit Saint et une parole d’Amour du Père ;
comment nous ne recevrons-nous pas avec Lui
l’Esprit Saint et cette Parole, que le Père dit à chacun d’entre nous :
Tu es mon fils, tu es ma fille, bien-aimé,
en toi j’ai mis tout mon Amour.

Pour la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens,
c’est le début de la première lettre aux Corinthiens,
la deuxième lecture de ce dimanche,
que les Églises du Canada ont choisi.
« Vous qui avez été sanctifiés dans le Christ Jésus,
vous les fidèles qui sont appelés à être saints
avec tous ceux et celles qui, en tout lieu,
invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ,
leur Seigneur et le nôtre. » (1 Co 1,2)
Quel appel à l’unité en Jésus Christ,
qui donne à tous sa grâce et sa paix.

Et enfin Jean Baptiste connaît Jésus comme
Celui qui baptise dans l’Esprit Saint.
Nous voilà donc plongés dans l’Esprit Saint comme Jésus le fut.
L’Esprit Saint descend sur nous
comme Il est descendu naguère sur Jésus.
Voilà que nous sommes chrétiens,
oints de l’Esprit Saint avec Jésus,
d’autres messies d’autres christs.
Jésus nous donne ainsi part à sa messianité.

Le Baptême n’est donc pas ainsi un privilège
qui nous rendrait meilleur que les autres.
S’il en était ainsi, il serait germe de divisions,
car nous percevrions alors le Baptême
comme générateur d’une échelle.

Il y aurait ceux qui sont baptisés, et ceux qui ne le sont pas.
Et cela entraînerait une autre échelle,
chez ceux et celles qui sont baptisés :
il y aurait ceux qui sont bien baptisés,
et ceux qui sont moins bien baptisés.

Dans son exhortation « la joie de l’Évangile »,
le pape François invite les chrétiens à sortir,
pour ne pas perdre leur énergie et leur enthousiasme
avec des problèmes internes.

Le Baptême n’est pas un privilège
qui nous mettrait au dessus des autres, c’est une mission
qui nous associe à la mission de salut de Jésus
pour toute l’humanité.
Le Baptême n’est pas une assurance d’être sauvé,
c’est une responsabilité.

S’il en est vraiment ainsi pour nous,
alors pourquoi nous chicaner encore entre chrétiens
parce que certains ont été baptisés dans telle traditions
et d’autres dans une autre ?
Si nous avons tous été plongés en Christ,
nous devrions tous sauver avec le Christ,
chacun selon les dons et charismes qu’il a reçus.

Que Jean Baptiste nous aide ainsi
à faire véritablement connaissance avec Jésus.
Il est l’Agneau de Dieu qui se fait péché,
qui fait l’unité en enlevant le péché qui divise.
Il est le Messie,
qui fait de nous tous des enfants bien-aimés du Père.
Il nous baptise dans l’Esprit Saint
pour nous associer tous à son œuvre de salut.

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