FMJ Mtl4e DIMANCHE DE PÂQUES – A
Frère Thomas
Ac 2, 14.36-41 ; Ps 22 ; 1 P 2, 20-25 ; Jn 10, 1-10
11 mai 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Jésus, la porte accessible à toute personne humaine

Jésus ressuscité est le Bon Pasteur.
Il est aussi la Porte de la bergerie qui attire les brebis.
Dans le contexte multi-religieux, pluri-confessionnel,
dans lequel nous vivons aujourd’hui,
comment pouvons-nous recevoir une telle affirmation ?

Si Jésus est la porte, s’Il est présent dans le monde
par l’Église et ses sacrements,
Il n’est cependant pas prisonnier des sacrements pour attirer à Lui.
D’autre part quantité de traditions religieuses,
de sagesses et d’écoles dans le monde
aident l’être humain à se transformer de l’intérieur,
à vivre dans le bien et à faire le bien durablement.
Et pendant ce temps beaucoup de chrétiens
n’ont reçu de l’Évangile qu’un verni extérieur.

Heureux sommes-nous cependant de savoir et de croire
que la porte qui même vers le salut,
vers le bonheur profond et durable a un nom : c’est Jésus.
Nous croyons que le salut n’est ni une théorie ni une pratique,
mais une personne, Jésus.
Il attire à Lui toute personne humaine, quelle qu’elle soit,
et le salut du genre humain
prend ainsi la forme des épousailles avec Jésus.

« Moi, Je suis la porte » dit Jésus.
Si quelqu’un entre en passant par Moi, il sera sauvé (… )
Moi, Je suis venu pour que les hommes aient la Vie,
pour qu’ils l’aient en abondance ».(Jn 10,9-10)

Certains pourraient en conclure que seuls les chrétiens,
ceux et celles qui sont baptisés
et qui vivent des sacrements de l’Église seront sauvés.
Ou encore ceux et celles qui mettent leur foi en Jésus
et qui désirent vivre des sacrements de l’Église
– sans toutefois avoir toujours la possibilité de le faire.
Lorsque, en Europe ou en Amérique du Nord,
les sociétés étaient chrétiennes,
on disait souvent : « Hors de l’Église point de salut ».
Mais de nos jours,
lorsque des hommes, des femmes de diverses religions
se côtoient, collaborent ensemble,
et même lorsque quantité d’hommes et de femmes
prennent leurs distances de toute référence religieuse…
pouvons-nous dire encore la même chose ?

Le concile Vatican II, dans la déclaration « Nostra Aetate »
sur les religions non chrétiennes, affirme que
« l’Église catholique ne rejette rien
de ce qui est vrai et saint dans ces religions.
Elle considère avec un respect sincère
ces manières d’agir et de vivre,
ces règles et ces doctrines qui (…)
apportent souvent un rayon de la Vérité
qui illumine tous les hommes. »

Si donc Jésus est la porte du Salut,
s’Il passe habituellement par son Église et ses Sacrements,
Il n’en est cependant pas prisonnier pour attirer à Lui.

Lorsque nous considérons le foisonnement de sagesses,
de techniques de savoir-faire dans notre monde aujourd’hui,
dont un grand nombre ne sont pas d’inspiration religieuse,
et dont le but est de faire grandir l’être humain
dans le bonheur, la liberté intérieure et l’amour,
nous pouvons nous interroger sur le sens de l’affirmation de Jésus :
« Je suis la Porte. »

Beaucoup diraient plutôt :
« Il y a quantité de chemins, quantité de portes
pour arriver au bonheur véritable,
et Jésus en est un parmi d’autres. »
Et ces gens-là se sentent confortés dans ce relativisme,
lorsqu’ils voient des chrétiens qui ne vivent pas l’amour en actes,
qui n’ont pas laissé l’Évangile de Jésus Christ
les transformer véritablement de l’intérieur.

Comment pouvons-nous donc recevoir Jésus
qui affirme être la porte, qui dit :
« Si quelqu’un entre en passant par Moi, il sera sauvé »,
tout en accueillant toutes ces recherches authentiques
du bonheur, de l’amour – que nous voyons autour de nous
(ou que nous pratiquons nous-mêmes) –
qui ne font pas explicitement référence à Jésus ?

Ce qui est frappant lorsque Jésus a de telles affirmations :
« Je suis la porte, Je suis le Bon Pasteur,
Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie »,
c’est qu’Il s’identifie avec ces réalités
qui sont d’abord des concepts abstraits.
Connaissons-nous quelqu’un sur la terre aujourd’hui
qui oserait dire « Je suis la porte » ?
Il dira plutôt :
« la porte du bonheur … c’est de penser ceci, cela ;
c’est de pratiquer ceci, cela. »

Jésus Lui, ne dit pas que la vie véritable
consiste en telle théorie ou en telle pratique.
Jésus dit qu’Il est Lui-même cette Vie véritable.

Cela appelle de notre part un acte de foi en Sa personne.
En sa personne à la fois humaine et divine
(divine, car seul Dieu peut affirmer de telles choses).

Cela n’enlève rien à toutes les religions,
sagesses, philosophies ou pratiques de ce monde
qui aident à l’épanouissement de l’être humain.
Mais cela donne à tout homme, à toute femme
qui met sa foi en Jésus un nouveau sens à sa vie.

Jésus est un Juif qui a vécu il y a deux mille ans,
mais Il a été condamné à mort par les chefs de son peuple,
et mis à mort par les païens romains.
Puis Il est ressuscité d’entre les morts
et remonté aux Cieux en son corps.
Jésus n’est donc la propriété d’aucune nation,
d’aucune race, d’aucune couleur de peau,
d’aucune culture ni d’aucune époque.
Jésus appartient à tous les êtres humains,
de tous les lieux et de tous les temps.
Jésus attire à Lui, Il appelle à Lui, chacun, chacune
d’une façon particulière…
pour que chacun ait la Vie et qu’il l’ait en abondance.
Jésus Se présente à chaque être humain comme l’Époux
qui a donné et qui donne sa Vie pour qu’il vive.
Jésus donne ainsi la dignité à chaque personne humaine,
car en sa personne Il est le salut, le bonheur et la vie.

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