FMJ MtlSAINT PIERRE ET SAINT PAUL, APÔTRES DU SEIGNEUR – C
Frère Thomas
Ac 12, 1-11 ; Ps 33 2 Tm 4, 6-8.17-18 ; Mt 16, 13-19
29 juin 2013
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Les deux colonnes

Les deux apôtres Pierre et Paul sont fêtés ensemble.
Ils sont appelés colonnes de l’Église.
Pourtant c’est seulement à Pierre
que Jésus a dit qu’Il bâtirait sur lui son Église. (cf. Mt 16,18)
Mais dans l’Église, nul n’a le pouvoir absolu.
Les lectures de ce jour nous montrent Pierre et Paul
chacun dans le combat pour la foi en Christ.
Mais pour l’un comme pour l’autre,
c’est Dieu qui mène le combat.
Les deux sont nécessaires à la vie de l’Église,
ils sont complémentaires.
Pierre est le roc sur lequel l’Église est bâtie ;
et Paul est celui par lequel l’Évangile est annoncé
à ceux qui sont loin.

Il est frappant de relever le vocabulaire guerrier
utilisé dans les deux premières lectures.
Dans les Actes des apôtres, les chrétiens sont maltraités,
Jacques est décapité, Pierre est arrêté pour comparaître.

Dans l’épître à Timothée, Paul s’est bien battu,
il a tenu jusqu’au bout, il est resté fidèle.
Mais c’est l’ange du Seigneur
qui vient délivrer Pierre de la prison,
sans qu’il comprenne très bien ce qui s’est passé.
Et si tous ont abandonné Paul,
le Seigneur l’a assisté et l’a rempli de force.

Le psaume responsorial nous appelle à magnifier le Seigneur,
Lui qui délivre ceux qui Le cherchent de toutes leurs frayeurs.
Lui qui fait resplendir ceux qui regardent vers Lui,
sans ombre ni trouble au visage.
Paul considère même les actions futures du Seigneur,
qui le fera encore échapper à tout ce qu’on fait pour lui nuire…
et qui le fera entrer au Ciel.
De fait, les deux colonnes de l’Église
n’ont pas un passé très glorieux humainement parlant :
sur son CV, Pierre a un certain nombre
de remarques déplacées à l’adresse de Jésus
et il a surtout son triple reniement.

Paul, lui, a un stage intensif de pharisien
farouchement persécuteur de l’Église.
S’ils ont combattu pour le Christ,
c’est plutôt le Christ qui a combattu en eux.
Voilà donc l’Église :
une association humaine un peu étonnante et dérangeante
mais sans cesse animée par l’Esprit Saint.

L’épisode de l’Évangile de ce jour, à Césarée de Philippe,
consacre le ministère de Pierre.
Même s’il a bien des faiblesses humaines, Pierre est le rocher,
la pierre sur laquelle l’Église peut s’appuyer pour sa foi.
C’est la grâce notamment des papes,
qui sont les successeurs de Pierre,
que d’affermir tous les membres de l’Église, siècle après siècle,
dans la foi au Christ Fils du Dieu vivant.

Pierre a un rôle d’unité de l’Église, autour de Jésus Christ.
Paul, lui, est l’apôtre des païens, de ceux qui sont loin.
Lui qui naguère avait les chrétiens en horreur
parce qu’ils s’ouvraient aux païens,
voilà qu’il est devenu le champion de l’ouverture aux païens.
Entre temps, il a rencontré le Christ persécuté
dans les membres de son Église.
Il a eu à cœur d’étendre l’Église
afin que le Christ puisse étendre son amour !

Pierre est le roc de la foi de l’Église.
Sans lui, l’Église s’écroule et se disperse.
Paul est l’ouverture du cœur du Christ.
Sans lui, l’Église se sclérose et finit par mourir.

Les deux colonnes de l’Église sont nécessaires à sa vie.
Les deux colonnes qui sans le Christ ne sont rien.
La première colonne est le tuteur
qui permet à l’arbre de pousser.
La deuxième colonne est le treillage
qui permet aux branches de se déployer.

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