FMJ MtlSAINT MARC, ÉVANGÉLISTE – C
Frère Thomas
1 P 5, 5-14 ; Ps 88 ; Mc 16, 15-20
25 avril 2013
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Proclamer la Bonne Nouvelle aujourd’hui

« Proclamez la Bonne nouvelle à toute la Création » (Mc 16,15)
dit Jésus à ses apôtres.
De quelle Bonne Nouvelle s’agit-il ?
De la Résurrection du Christ.
Mais suivant les personnes auxquelles les apôtres vont s’adresser,
la Bonne Nouvelle ne sera pas formulée de la même manière.
Ainsi, en s’adressant aux Juifs ils diront :
« Ce Jésus, que vous aviez crucifié, Il est ressuscité,
nous en sommes les témoins. »
Autrement dit :
« Vous pensiez que Jésus était un imposteur,
mais non, Il est vraiment le Messie,
puisqu’Il est ressuscité. »

Puis, lorsqu’ils s’adresseront aux païens, les apôtres diront :
« Le Dieu véritable, c’est le Dieu d’Israël,
puisqu’Il a ressuscité un homme,
Jésus, d’entre les morts.
Ce ne sont pas vos idoles ».

Les responsables de l’Église, les évêques avec le pape,
successeurs des apôtres,
appellent les chrétiens aujourd’hui
à une nouvelle évangélisation.
Les personnes auxquelles s’adresse aujourd’hui
cette Nouvelle évangélisation sont cependant bien différentes
de celles qui ont entendu les premières évangélisations.
Contrairement à elles, elles ont déjà entendu parler,
d’une façon ou d’une autre,
souvent de façon incomplète ou déformée,
de la religion chrétienne.
Si nous leur disons « le Christ est ressuscité »,
cela sonne pour eux comme du déjà entendu,
et cela leur évoque souvent de mauvaises choses.
La Bonne Nouvelle de la nouvelle évangélisation sera alors :
« Croire en Jésus ressuscité rend plus humain ».
C’est notamment ce que n’a pas cessé d’affirmer
le pape Jean-Paul II au cours de son pontificat.

Quel homme, quelle femme de bonne volonté aujourd’hui
ne désirerait davantage d’humanité, de fraternité !
Encore faut-il que cette Bonne nouvelle
soit crédible pour nos contemporains.
À ce propos, le synode des évêques
pour la Nouvelle évangélisation,
qui a eu lieu à Rome en automne dernier,
propose deux pistes :
la prière, la contemplation et la charité,
notamment envers les plus faibles.
Peut venir alors l’annonce explicite
de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ
qui par sa Pâque vient véritablement transfigurer notre humanité.

« Comme on met un vêtement de travail – dit St-Pierre –
revêtez tous l’humilité dans vos rapports les uns avec les autres. »
Et Pierre ajoute : « Tenez-vous donc humblement
sous la main puissante de Dieu ». (1 P 5, 5-6)
Si nous devons annoncer l’Évangile,
il importe d’abord que nous soyons conscients
que cet Évangile ne nous appartient pas.
Il appartient à Dieu.
D’où la nécessité de la prière.
Non pas tant faire des prières.
Jésus a plusieurs fois critiqué ces prières de façade
que des pharisiens pouvaient faire,
alors que leurs cœurs étaient remplis de mépris vis-à-vis des autres.
Mais regarder Jésus, le contempler,
et le laisser entrer dans notre cœur,
le laisser nous transformer.

Il y a pour cela les sacrements de l’Église,
notamment le Baptême, la Confirmation,
l’Eucharistie et la Réconciliation.
Il y a la liturgie de l’Église
mais il y a aussi la prière personnelle silencieuse, l’oraison,
il y a l’adoration.
Il y a l’accompagnement spirituel,
la guérison et la libération intérieures.
« Votre adversaire le démon, comme un lion qui rugit,
va et vient, à la recherche de sa proie – dit encore St-Pierre.
Résistez-lui avec la force de la foi ». (1 P 5, 8)
Cela nécessite des lieux appropriés
– recommande le synode des évêques –
des lieux de silence, de contemplation.
Et nous pouvons rendre grâce
pour ce sanctuaire du Saint Sacrement
qui permet à des milliers de personnes chaque année
de laisser le Seigneur les visiter.

Si véritablement la foi au Christ humanise,
cela doit se voir.
C’est pourquoi l’attention aux plus faibles est primordiale.
Si le pape François touche autant les gens,
depuis le début de son pontificat,
c’est d’abord en raison de toutes ses attentions envers les petits
et de ses gestes d’humilité.
Les plus faibles, les pauvres,
cela commence par ceux qui nous sont les plus proches.

S’il est très important que des chrétiens
s’engagent auprès des plus blessés par la vie,
tous ne peuvent cependant pas le faire.

Mais tous nous pouvons avoir des regards,
des paroles, des attentions de bienveillance
envers ceux et celles que nous côtoyons, que nous rencontrons.
Il est important aussi que des chrétiens soient présents
pour la défense de la vie de la conception à la mort naturelle,
pour la défense des droits des enfants à avoir un père et une mère.
Mais cette défense doit aussi s’accompagner de miséricorde,
d’accueil des personnes qui ne pensent pas comme nous.

Alors nous pourrons annoncer la Bonne Nouvelle
du Christ ressuscité à toute la Création.
Voici les signes qui accompagneront
ceux qui deviendront croyants :
ils deviendront davantage humains.
À condition qu’ils laissent le Seigneur Jésus régner en eux
et qu’ils soient miséricordieux à son exemple.

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