FMJ MtlSamedi, 2e Semaine de Pâques – C
Frère Antoine-Emmanuel
Ac 6, 1-7 ; Ps 32 ; Jn 6, 16-21
13 avril 2013
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Le trésor de l’Eucharistie

Le Seigneur aujourd’hui veut nous re-dire, je crois,
la merveille, le trésor qu’est Son Eucharistie.
« Si tu savais le don de Dieu ! » (Jn 4,10).

Le contexte de notre page d’Évangile
est le dialogue entre Jésus
et les pratiquants de la synagogue de Capharnaüm.
Dialogue qui se heurte à l’impossibilité
qu’ont ces derniers d’accepter
que Jésus « vienne du ciel » comme la manne de jadis.

Jésus répond en leur faisant comprendre
qu’il n’y a que le Père qui puisse nous faire accueillir cela.

Que fait le Père ?
Le Père envoie Jésus vers vous
et le Père vous tire (attire) vers Jésus.
Le Père nous enseigne intérieurement.
Et si nous « comprenons » cet enseignement,
alors nous accueillons Jésus et sa Parole.

*

Jésus peut alors nous emmener plus loin :
« Je suis le Pain vivant » (Jn 6,51).
En d’autres termes : Jésus, Il se mange…

Vous connaissez des personnes
dont la vie est toute donnée aux autres.
C’est Jésus !
Partout où un homme, une femme,
donne sa vie gratuitement aux autres,
c’est Jésus !
Chacune de ces vies est un reflet de Jésus.
Cela nous fait voir qui est Jésus ;
son être, c’est de Se donner pour nourrir les autres.

Et il ne donne pas seulement son Corps :
Il donne aussi son Sang.
Sa souffrance, Il la donne pour nous.

Alors le petit morceau de pain de la messe,
est-ce que c’est un symbole :
quelque chose qui nous dit que Jésus nous aime ?
Avec bienfaits magiques automatiques ?

Non ! L’Eucharistie, c’est quelqu’Un !

Non parce que l’Église aurait inventé cela !
Mais parce que Jésus est entièrement donné !
Jésus est « pain vivant ».

*

Comment pouvons-nous comprendre cela ?
Il faut le vivre pour le comprendre.
Si je me protège bien pour ne pas avoir à donner ma vie
par peur d’être « dévoré » par les autres,
je ne comprendrai jamais l’Eucharistie.

L’Eucharistie ne se comprend pas avec la tête :
elle se comprend avec les mains, les pieds, la sueur,
avec les risques qu’on prend pour les autres.

Quel est le grand fruit de l’Eucharistie ?
C’est que nous devenions pain vivant pour les autres.
Je vais vous le dire d’une autre manière :
c’est que nous vivions éternellement.

Je dis bien « nous » :
l’Eucharistie ne nous transforme pas seuls !
« moi je deviens saint et les autres font leurs affaires »,
ça, ça n’a rien à voir avec l’Eucharistie.

Le grand fruit de l’Eucharistie,
c’est que nous nous donnions les uns aux autres
et pas seulement dans le cocon bien chaud
de notre petite communauté : « at large », à tous !

Et que nous nous donnions les uns aux autres,
cela s’appelle « le Ciel ».

Voilà le trésor que nous accueillons ce soir à cet autel.

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