FMJ MtlVENDREDI DU TEMPS DE NOËL – C
Frère Thomas
1 Jn 5, 5-13 ; Ps 147 ; Lc 5, 12-16
11 janvier 2013
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

La foi qui manifeste la gloire de Dieu

Nous voyons aujourd’hui Jésus opérer une guérison,
comme Il a eu l’occasion d’en opérer
beaucoup d’autres durant sa vie publique.
Chaque guérison cependant est unique.
Elle nous dit quelque chose d’unique de Jésus, de sa personne.
Elle nous dit quelque chose d’unique sur notre foi en Jésus.

Voilà donc un homme lépreux
qui tombe la face contre terre devant Jésus,
et qui s’en remet entièrement à son bon vouloir.
Il ne dit pas : « Si tu le peux, purifie-moi. ».
Il dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier » (Lc 5,12).
Il s’en remet au bon vouloir de Jésus,
tout en confessant sa foi en sa puissance de guérison.
Jésus, Lui, n’avait pas cherché à guérir un lépreux
en entrant dans la ville.
Son but était d’annoncer la Bonne Nouvelle.
« Le Seigneur m’a envoyé annoncer
la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres… » (cf. 4,18)
C’est la prophétie d’Isaïe que nous avons entendue hier,
et que Jésus est venu accomplir par son ministère public
après son Baptême par Jean le Baptiste.

Comment Jésus en est-Il arrivé à accomplir des guérisons,
à faire des signes, des miracles ?
Ce sont tous ces signes notamment
qui ont fait la renommée de Jésus.
L’Évangéliste Saint Jean relate le premier miracle de Jésus,
son premier signe :
c’est l’eau changée en vin aux noces de Cana.
Nous savons la réticence de Jésus à l’accomplir.
Ce n’est même pas Lui qui en a eu l’initiative,
mais sa Mère Marie.
Elle le Lui suggère d’abord,
en attirant son attention sur le manque de vin des convives.
Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu,
mon heure n’est pas encore arrivée ! » (Jn 2,4)
Mais alors, quand donc son heure
– l’heure de faire des miracles –
quand donc son heure arrivera-t-elle ?
C’est Marie qui va hâter cette heure
en disant aux serviteurs :
« tout ce qu’il vous dira, faites-le » (v. 5).
Jésus ne peut pas refuser,
car il voit la foi de sa Mère
et son abandon total à sa volonté.

C’est un peu la même chose
qui se passe avec le lépreux aujourd’hui :
devant sa foi, son humilité, et son abandon,
Jésus ne peut pas lui refuser la guérison.
Jésus veut guérir nos corps,
car nous n’avons pas été créés pour être malades
mais plus encore Jésus veut guérir nos cœurs :
c’est pour cela que Jésus a soif de notre foi.

Jésus montre souvent de la réticence à opérer des miracles.
Et après avoir guéri le lépreux,
il lui demande simplement de se montrer au prêtre
pour que celui-ci – selon la Loi de Moïse –
constate sa guérison.
Jésus ne tient pas à ce qu’une réputation
de thaumaturge le poursuive.
Souvent il éprouve la foi
de ceux qui lui demandent une guérison.
Ainsi par exemple le fonctionnaire royal,
dans l’Évangile de Saint Jean,
qui lui demande la guérison de son fils.
Jésus lui répond d’abord :
« Si vous ne voyez signes et prodiges,
vous ne croirez donc jamais ! » ( Lc 4,48)

Et lorsque le fonctionnaire lui répond :
« Descends, avant que mon enfant ne meure ! » (v. 49)
Jésus lui dit : « Va, ton fils vit ! » (v. 50)
Jésus est bien conscient de l’ambiguïté de la motivation
de ceux qui viennent à Lui.
Jésus n’est pas venu pour assister les humains,
du point de vue sanitaire ou alimentaire.
Jésus est venu annoncer la Bonne Nouvelle du Règne de Dieu.
Jésus n’opère des signes et des prodiges
que dans la mesure où ils sont au service de cette annonce.

Dès que Jésus voit que ses signes produisent chez les humains
– ou risquent de produire –
autre chose que le désir du règne de Dieu, Jésus s’enfuit.

À la fin de l’Évangile d’aujourd’hui,
quand des foules accourent vers Jésus,
il se retire dans des endroits déserts, et il priait.

Il est frappant aussi de constater que Jésus apparait,
après sa résurrection à ses disciples,
et non aux chefs des prêtres et aux anciens
qui l’avaient fait condamner. Pourquoi ?
Parce que les premiers ont la foi et les deuxièmes non.
Les premiers peuvent accueillir
le signe de la résurrection de Jésus
comme signe du Royaume de Dieu, les seconds non.

Ainsi donc, les signes, les miracles de Jésus
ont notre foi pour origine,
et notre foi pour aboutissement.
Que Jésus manifeste donc sa gloire en nos vies
pour faire grandir notre foi !

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