FMJ MtlSainte Marie de l’Incarnation,
ursuline au Québec, † 1672 – A
Frère Antoine-Emmanuel
Ac 5, 17-26 ; Ps 33 ; Jn 3, 16-21
30 avril 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

As-tu peur de la joie ?

Dans une homélie de l’Octave de Pâques,
le Pape François disait
que beaucoup de chrétiens ont peur de la joie.

Ils préfèrent se cacher.
Ils préfèrent éviter la lumière de la résurrection
et la joie de la Vie nouvelle.

Ils ressemblent à des « pipistrelli »,
des chauves-souris qui préfèrent la ténèbre plutôt que la lumière.

Voilà qui nous fait comprendre
la nécessité du temps pascal.
C’est un temps de conversion à la joie.

Que la chauve-souris qui est en moi
n’ait plus le dernier mot !
Aujourd’hui le Seigneur nous dit en quelque sorte :
viens à la lumière !
N’aie pas peur de la lumière.
N’aie pas peur de la Vie nouvelle
qui jaillit de la résurrection !

N’ayons pas peur
parce que la Lumière du Christ
n’est pas une lumière qui accuse.
Lorsque Jésus apparait aux femmes et aux apôtres,
est-ce qu’Il leur reproche leurs reniements, leur fuite ?
Est-ce qu’Il leur reproche de l’avoir abandonné
à l’heure de la Passion ?
Nullement !

Le seul reproche que Jésus fait aux apôtres,
et c’est un reproche sévère,
c’est de ne pas avoir cru au témoignage
de ceux qui l’ont vu ressuscité !

Oui, frères et sœurs, allons à la Lumière !
L’Évangile de ce jour nous indique l’enjeu
qu’il y a dans notre rapport à la Lumière.

Si tu n’aimes pas la Lumière du Christ,
si tu la fuis comme les chrétiens-chauves-souris,
c’est que ta vie est malade,
c’est qu’il y a dans ton cœur, dans tes choix
beaucoup de refus de Dieu.

Alors, que faire ?
Faisons des petits pas chaque jour de ce temps pascal
vers la Lumière.
Au fur et à mesure,
la Lumière du Christ,
la Lumière de l’Évangile
va nous montrer ce qui dans notre cœur
ne repose pas sur Dieu, ne vient pas de Dieu.

Ainsi nous allons « faire la vérité »,
nous allons peu à peu re-poser notre vie
sur Dieu, sur sa fidélité, sur son amour, sur sa joie.

« Celui qui fait la vérité vient à la Lumière » (Jn 3,21).
Et cette Lumière est joie !
Chaque fois que nous présentons au Seigneur une de nos misères,
celle-ci se met à refléter la Lumière du Seigneur.

Ma fragilité reconnue et présentée
reçoit la Lumière,
et mieux que mes motifs d’orgueil,
elle reflète la Lumière.
Et ma vie devient un reflet
de la Lumière miséricordieuse du Seigneur.

Voici comment Marie de l’Incarnation
parle de sa propre fragilité
telle qu’elle l’expérimentait en juin 1651
après l’incendie de son monastère1.

« De vérité je suis une grande pécheresse,
qui ai des lâchetés sans nombre,
des puérilités et des faiblesses indicibles,
et c’est ce qui est digne de grande admiration
qu’un Dieu qui a des milliers de millions d’âmes aimantes
veuille jeter les yeux sur la dernière de ses créatures
et lui donner une si grande part
en ses amours et en son cœur »

Son Amour, son Cœur sont tout à toi.
Laisse-les refléter leur Lumière
dans tes fragilités
et tu porteras autour de toi la vraie Lumière.

1 -Marie de l’Incarnation. Autobiographie. Solesmes. 1976, p.121

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