FMJ MtlMercredi, 5e Semaine de Pâques – A
Frère Thomas
Ac 15, 1-6 ; Ps 121 ; Jn 15, 1-8
21 mai 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Demeurer en Jésus

« Demeurez en moi » (Jn 15,4)
nous dit Jésus dans cette allégorie de la vigne
du chapitre 15 de l’Évangile de Saint Jean.
Qu’est-ce que cela signifie ?
Jésus avait déjà dit aux disciples que Lui – le Fils –
demeurait dans le Père et que le Père demeurait en Lui.
Il leur avait dit aussi que Lui (Jésus) et le Père
viendrait demeurer en celui – en celle –
qui aime Jésus et qui garde sa Parole.
Et de fait nous comprenons que Jésus – le Fils –
vient demeurer au milieu de nous,
car Il est le Verbe de Dieu fait chair,
qui est venu habiter au milieu de nous.

Comment pouvons-nous à notre tour demeurer en Jésus ?
Et la question est importante,
car il s’agit pour nous
– en demeurant en Jésus, tels des sarments sur une vigne –
de donner beaucoup de fruit, beaucoup de raisin.
Et Jésus ajoute même « le sarment
ne peut pas porter du fruit par lui-même. » (id.)

Je vois deux manières fondamentales
dont nous pouvons demeurer en Jésus.
En le connaissant, en connaissant sa vie, sa Parole,
en pensant à Lui, en le priant avec notre cœur ;
puis en Lui ressemblant par notre vie.

Si Jésus demeure en nous,
s’Il a demeuré parmi nous,
si Jésus vient en nous
d’une manière toute spéciale par les sacrements
– par le Baptême, par la confirmation, par l’Eucharistie –
c’est que Jésus s’intéresse à nous,
c’est que Jésus a choisi
de vivre une vie semblable à nous.
Il a vécu notre vie humaine,
plus de trente années durant,
en un lieu de notre terre,
et en un temps de notre Histoire.
Plus que cela, par l’Eucharistie,
Jésus vit notre vie.
Si nous mangeons le Corps du Christ,
ne devient-Il pas solidaire de la vie de notre corps ?
Si nous nous déplaçons, Il Se déplace avec nous,
si nous nous arrêtons, Il S’arrête avec nous.
Jésus demeure en nous.

Et nous, demeurons-nous en Lui ?
Nous intéressons-nous à Lui ?
Le connaissons-nous ?
Pour connaître Jésus,
Il importe de bien connaître sa vie sur la Terre, ses paroles.
Tout cela est relaté dans les Évangiles.
Puis il y a l’Ancien Testament,
la Parole de Dieu qui a préparé la venue de Jésus.
Puis il y a les Actes des Apôtres, les lettres de Paul,
de Pierre, de Jacques, de Jean, de Jude, des apôtres
qui ont explicité l’Évangile qu’ils avaient reçu.

Plus encore : dans notre monde
où il n’est pas évident d’être chrétien,
il importe que nous connaissions
et sachions rendre compte à nos contemporains
de la raison pourquoi nous avons choisi d’être chrétiens.
Nous ne pouvons pas nous contenter de dire
« parce que c’est l’héritage de notre famille…
ou de notre culture. »
C’est cela demeurer en Jésus.

C’est aussi vouloir ressembler à Jésus,
de sorte qu’en nous voyant,
les gens voient quelque chose de significatif de Jésus.
Nous savons tout le drame des chrétiens
– tout au long de l’histoire, et aujourd’hui encore –
dont la vie constitue un contre-témoignage de Jésus.
Jésus a été doux et humble de cœur, miséricordieux,
accueillant et compatissant aux pauvres,
aux étrangers, aux malades.
C’est en fait à la question
de la ressemblance ou non à Jésus
que les premiers chrétiens sont confrontés,
lorsqu’il s’agit d’exiger ou non
des païens devenus chrétiens de se faire circoncire.
Jésus, qui a accueilli et apprécié
bon nombre de païens
durant sa vie publique,
exigerait-il cette circoncision à leur place ?
Jésus aussi a été intraitable devant l’hypocrisie
– même et surtout religieuse –
devant les faux semblants,
devant la dureté de cœur.
Lorsque je parle, je me tais, j’agis,
je mange, je travaille,
je me repose, je prie…
est-ce que je ressemble à Jésus ?
Si oui, alors en vérité, je demeure en Lui.
Demeurer en Jésus prend que je Le connaisse,
que je connaisse sa Parole,
que je Lui parle,
que je Le prie,
comme une personne vivante,
sinon Jésus reste pour moi un inconnu.

Demeurer en Jésus prend aussi et surtout
que je Lui ressemble dans ma façon de vivre,
et que je prenne conscience
si je ne Lui ressemble pas,
afin de décider de m’ajuster à Lui,
sinon Jésus n’est pour moi qu’une belle histoire,
une belle théorie.
Et c’est bien ainsi que Jésus va apparaître aux autres
qui me verront vivre.

Alors véritablement nous pourrons donner
de beaux fruits d’amour, de persévérance,
de fidélité et de vie sans fin.

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