FMJ MtlMercredi, 3e Semaine de Carême – C
Frère Antoine-Emmanuel
Dt 4, 1.5-9 ; Pa 147 ; Mt 5, 17-19
10 mars 2010
Sanctuaire du Saint-Sacrement , Montréal

Des perles…

Écoutons quelques versets du Psaume 118…

Tes commandements ont fait mes délices,
je les ai beaucoup aimés (Ps 118(119), 47).

Je tends les mains vers tes commandements que j’aime,
tes volontés, je les médite (v. 48).

Que j’aime ta loi, Seigneur !
tout le jour, je la médite (v. 97).

Je hais les cœurs partagés
et j’aime ta loi (v. 113).

Aussi, j’aime tes commandements
plus que l’or et que l’or fin (v. 127).

Le mensonge, je le hais, je l’exècre,
ta loi, je l’aime (v. 163).

Aimer la loi…
Est-ce que nous aimons la loi ?

Notre culture nous apprend
à apprécier les lois civiles, à les respecter,
mais nous ne savons pas ce que c’est que l’amour de la loi.

La culture biblique, le Premier Testament et la tradition juive,
au contraire, nous donnent le goût de la loi au point de l’aimer.

Grande paix pour ceux qui aiment de ta loi (v. 165)
chante encore le Psaume 118.

Mais comment peut-on aimer la loi ?
Israël aime la loi parce qu’elle vient de Dieu.
La loi est un cadeau extraordinaire
que Dieu a fait à Israël.

Israël est fier de ce don.
Israël trouve sa joie dans le don de la loi.
Israël célèbre ce don à Pentecôte.
Israël célèbre même « la joie de la loi »
lors de la fête de Shimhat Torah.

Israël est un peuple qui sait danser de joie
parce que Dieu lui a révélé la loi.

Pourquoi ?
Parce que la loi est comme la matérialisation de l’Alliance.
La loi est ce qui garde Israël dans l’Alliance,
dans la bénédiction,
dans une relation incroyablement privilégiée
avec le Dieu de toute la Terre.

Israël se reconnaît appelé
certes à mettre en pratique cette loi,
mais d’abord à la garder très précieusement
pour que jamais elle ne soit perdue ou modifiée.

« Voyez, dit Moïse aujourd’hui, je vous enseigne
les commandements et les décrets
que le Seigneur mon Dieu m’a donnés pour vous (…).
Vous les garderez, vous les mettrez en pratique ;
ils seront votre sagesse et votre intelligence
aux yeux de tous les peuples (Dt 4, 5-6).

*

Frères et sœurs, il nous est bon
de nous laisser saisir par cette joie de la loi,
et plus largement par la joie de la Parole des prophètes,
des sages et des psalmistes.

Quel extraordinaire cadeau que d’avoir là,
par écrit, à notre disposition,
la Parole même de Dieu.

Combien Jésus Lui-même a aimé la Thorah et tous les écrits.
Non pas d’un amour sentimental,
mais d’un amour qui s’est exprimé jusque sur la croix
où il ne remet l’Esprit
que lorsque tout est accompli. (cf. Jn 19,30)
Jésus nous enseigne à aimer la loi.
Il est le premier des « amants de la loi ».

Il nous enseigne à aimer la loi
non pas pour la loi mais pour le Père,
mais parce qu’elle nous conduit vers le Père.

Il aime la loi au point de l’accomplir,
de la porter à son accomplissement.
Et l’accomplissement de la loi,
c’est l’Amour jusqu’à la croix.

Aucun verset, aucun précepte de la loi de Moïse
n’est aboli par Jésus.
Chaque précepte, Jésus y obéit non pas selon la lettre seule,
mais en allant jusqu’à l’accomplissement
dans le plus grand Amour.

Jésus ne se satisfait jamais d’une observance raide et plate
qui donne bonne conscience et nous met en règle froidement.

Jésus va jusqu’au bout de l’Amour
pour que le Père soit glorifié.
Et c’est cela qu’il nous demande aujourd’hui.

Jésus nous appelle à ne jamais nous satisfaire
d’observances où nous nous mettons en règle.
Ce que tu fais par devoir, par peur, par intérêt,
en ce Carême, mets-toi à le faire par amour.

Le moindre précepte peut être l’occasion
d’un grand amour.

Oui, grande paix et grande joie
pour ceux qui aiment la loi comme Jésus l’aime !

© FMJ – Tous droits réservés.