FMJ MtlJeudi, 12e Semaine du Temps ordinaire – C
Frère Thomas
Gn 16, 1-12_15-16 ; Ps 105 ; Mt 7, 21-29
27 juin 2013
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Dieu m’écoute. Et moi ?

« Tu lui donneras le nom d’Ismaël
‒ c’est-à-dire ‘Dieu entend’ ‒
car le Seigneur a été attentif à ton humiliation » (Gn 16, 11).
Dieu entend les cris des humains ;
Il garde cependant son plan d’amour pour eux.
Mais Il entend leurs supplications.
Il les met en pratique.
« Tout homme – dit Jésus –
qui écoute ce que Je vous dis là
et le met en pratique
est comparable à un homme prévoyant
qui a bâti sa maison sur le roc. » (Mt 7,24)

Si nous mettons en pratique
ce que nous entendons de Dieu,
nous sommes connus de Lui,
nous devenons semblables à Lui,
comme un roc, un rocher.
Aucune des épreuves de la vie ne peut nous atteindre.

Dieu avait fait la promesse à Abraham
qu’une descendance sortirait de lui,
aussi nombreuse que les étoiles dans le ciel.
Mais le fils ainsi promis, tardait à venir.
De plus Abraham et Sara sa femme étaient âgés,
et Sara était stérile.

Alors Sara eut l’idée que son esclave Agar
porte un fils d’Abraham pour elle.
Ainsi l’idée des mères porteuses
est vieille comme le monde !
Dieu voulait-Il cela ?
Sans doute que non !
Mais Dieu va se servir de cela
pour réaliser son dessein, sa promesse à Abraham.
En attendant la naissance d’Isaac,
le fils qui naîtra d’Abraham et de Sara
malgré leur âge et malgré la stérilité de Sara,
Dieu fait aussi reposer la bénédiction de la fécondité
sur Ismaël, le fils d’Agar.

Ismaël, c’est-à-dire « Dieu entend ».
Dieu entend les demandes que nous lui faisons,
sans lâcher toutefois
ce qu’Il a décidé dans son plan d’amour.
Dieu entend notre parole
et Il la met en pratique.

Et voilà que Jésus aujourd’hui nous demande
de mettre en pratique la Parole de Dieu,
la volonté du Père.
Jésus nous dit que Dieu préfère
notre mise en pratique de sa volonté à notre louange.

Certes la louange est bonne.
Il nous est bon d’invoquer le Seigneur.
Mais si nous ne faisons pas sa volonté,
Il ne nous reconnaîtra pas.

« Mais enfin Seigneur,
je t’ai prié,
j’ai fréquenté la messe,
j’ai parlé de Toi,
j’ai invoqué ton Nom pour guérir, pour délivrer. »

« Je ne vous ai jamais connus.
Écartez-vous de moi,
vous qui faites le mal. » (Mt 7,23)

Terrible possibilité qui est la nôtre que de faire le mal
tout en menant une vie sainte en apparence !
Il importe que nous en soyons conscients pour être vigilants.
J’ai prié aujourd’hui,
j’ai fait mon devoir de chrétien,
j’ai fait mon devoir de moine, de moniale, de prêtre,
mais ai-je fait le bien !
Si non, alors je suis un insensé, me dit Jésus.

J’écoute la Parole de Dieu,
je prie pour la recevoir…
et je n’en suis pas transformé.
Je ne fais que les choses à moitié,
c’est-à-dire pas du tout !
Mais si nous mettons la Parole de Dieu en pratique,
si nous faisons le bien, en pensée, en parole,
par action et par attention,
alors nous ressemblons à Dieu.
Lui écoute nos paroles, nos demandes,
Il en tient compte, Il y répond.
Nous bâtissons notre maison sur le roc, sur le rocher qu’est Dieu.

Rocher est un nom de Dieu,
dans les psaumes notamment.
Les pluies des épreuves peuvent tomber,
les torrents des injustices déferler,
les tempêtes des persécutions s’abattre.
Notre maison tient, car elle est bâtie sur Dieu.

Si toutefois notre maison reste encore bâtie sur le sable,
si nous sommes encore insensés,
et qu’elle s’écroule.
Alors Jésus vient pour nous ramasser.
Que nous nous hâtions alors de la rebâtir sur le Roc,
et non de nouveau sur le sable.
Si en plus d’insensés nous sommes orgueilleux,
alors là vraiment le Seigneur ne nous reconnaîtra pas.

Ô Dieu, Toi qui mets en pratique ma parole,
je veux mettre en pratique Ta Parole
car je veux Te connaître et Te ressembler !

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