FMJ MtlMercredi, 22e Semaine du Temps ordinaire – C
Frère Antoine-Emmanuel
Col 1, 1-8 ; Ps 51, Lc 4, 38-44
4 septembre 2013
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

 

Dieu révèle ses secrets aux petits

Nous avons ce soir une page d’Évangile très précieuse :
une photo du quotidien de Jésus,
de sa vie à Capharnaüm.

On le voit dans la synagogue où Il enseigne.
Mais son ministère ne se limite pas à la synagogue :
Il l’exerce aussi dans la ville.

Il l’exerce notamment dans la maison de Pierre,
une maison de pêcheur, de pierres de basalte,
située, nous dirions aujourd’hui au « 3 rue de la Synagogue ».
La présence de Jésus dans cette maison
est une présence qui guérit, qui relève.
Il se penche, la femme se relève
et se met à aimer, à servir.

Puis Il l’exerce dans la rue, devant la maison de Pierre
à l’angle de « l’Avenue de Tibériade ».
Ce n’est plus l’intimité familiale,
mais la foule des gens de la ville,
des gens ordinaires.
Là aussi, la présence de Jésus dans la rue
est une présence qui libère, qui guérit.
Les mains de Jésus se posent sur les uns, sur les autres.

Cela, c’est Capharnaüm, il y a 2000 ans.
Et Montréal aujourd’hui ?
Jésus a-t-Il déserté la ville ?
Non ! Le mystère pascal,
c’est le déploiement de la présence de Jésus
en tout lieu, et dans toute l’histoire.
Hier c’était : 3 rue de la Synagogue.
Aujourd’hui 4927 rue Mentana.
Hier c’était : Avenue de Tibériade
Aujourd’hui : Avenue du Mont-Royal ou rue St-Denis.

Et comment Jésus se rend-Il présent
dans les blocs appartements ou sur les trottoirs ?
Par toi !
Par moi !
C’est cela notre mission de chrétiens, de baptisés :
être une présence de Jésus.
Non pas « la » présence de Jésus, mais une présence de Jésus.

Quand tu montes l’escalier de ton condo
ou quand tu attends le bus sur l’avenue,
souviens-toi que Jésus t’a choisi
pour que tu sois sa présence aimante dans la ville.

« Mais je ne suis qu’un petit rien dans cette immense mégapole
dont les habitants se comptent en millions ! »
C’est vrai… un petit rien comme une pincée de levain
dans un grand bol de farine.

La dynamique dont nous vivons,
ce n’est pas celle du marketing, de la Bourse,
c’est la dynamique du Royaume.
Et dans cette dynamique là,
notre vie en ville peut avoir une grande fécondité.

Regardez vos mains…
si nous croyons, si nous avons foi en Jésus et en Sa Parole,
elles seront les mains de Jésus
pour guérir, pour consoler, pour servir.

Regardez vos cœurs…
Si nous avons foi,
si nous avons confiance en l’Esprit Saint,
c’est Jésus qui aimera en nous,
qui pardonnera, qui bénira…

*

Mais comment parvenir à tout cela ?
Comment devenir la bonne odeur du Christ (2 Co 2,15)
dans les 3 ½ et sur l’avenue ?

L’Évangile de ce jour nous répond.
Regardons Jésus :
au matin de sa journée, que fait-Il ?
Il part au désert.
Au lever du jour, Il s’en va prier seul.
Les Évangiles nous parlent si souvent
de ces moments de désert de Jésus
qu’il n’y a pas de doute
que cela faisait partie de son quotidien.

Avant de prendre la route pour annoncer le Royaume
Jésus va prier seul dans un lieu désert.
Au retour de mission des apôtres,
Il les emmène pour se reposer dans un endroit désert.
Quand Jésus apprend l’assassinat de Jean,
Il s’en va dans un lieu désert.
Et quand vient l’heure de sa passion,
Il s’en va à l’écart pour prier dans la nuit.

C’est aussi comme cela
que notre vie deviendra présence agissante de Jésus :
parce que nous aurons ménagé des temps de désert
dans notre quotidien.
Le désert dans notre vie ce sont des temps d’arrêt,
des temps de silence,
de solitude avec Dieu.
Des temps pour se poser, écouter, adorer.

C’est là que l’Esprit peut s’infiltrer
dans les recoins cachés de notre être.
Ce sont ces moments là où nous ré-apprenons
la sagesse de la croix,
la sagesse de l’Amour,
la sagesse de Dieu.

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