FMJ MtlVendredi, 3e Semaine de Pâques – A
Frère Antoine-Emmanuel
Ac 9, 1-20 ; Ps 116 ; Jn 6, 52-59
9 mai 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Église sainte
Reprise de l’homélie du Pape François de ce jour

Pauvre Ananie…
Quelle mission !
Aller rejoindre un éthiopien qui scrute le Prophète Isaïe
était pour Philippe chose tout à fait inattendue…
Mais aller rejoindre Saul le terroriste anti chrétien
pour lui imposer les mains
était non seulement inattendu,
mais complètement inconcevable…

Merci Saint Ananie !
Merci d’y être allé…
Merci d’avoir laissé toutes les choses urgentes que tu avais à faire.
Merci d’avoir dit non à toutes tes peurs et tous tes raisonnements.
Merci d’avoir dit oui à l’Esprit Saint !
Car par toi le Seigneur est allé toucher le cœur
du pire christianophobe
pour en faire un saint…

Le Seigneur voulait Saul pour l’Évangile.
Il fallait quelqu’un en qui resplendisse
de manière claire, limpide, incontestable,
que la grâce est vraiment « grâce »,
que la sainteté évangélique
n’est pas nécessairement l’aboutissement
d’une vie d’enfant de chœur.

Il fallait Paul pour que l’on comprenne
ce que c’est que la sainteté de l’Église.
C’est cela que le Pape François a expliqué
dans son homélie de ce matin.
Qu’est-ce que cela veut dire que « l’Église est sainte » ?
Comment l’Église peut-elle être sainte
avec vous et moi dedans ?
Nous sommes tous des pécheurs, ici !
Et pourtant l’Église est sainte.
Nous sommes pécheurs et l’Église est sainte.
Sainte, car elle est l’Épouse du Christ Jésus,
et Lui l’aime,
Il la sanctifie chaque jour à travers son Sacrifice eucharistique,
parce qu’Il l’aime immensément.

Et nous, nous sommes pécheurs dans une Église sainte.
Oui, mais nous devenons saints
à travers notre appartenance à l’Église :
nous sommes les enfants de l’Église,
et la Mère Église nous sanctifie par son amour,
à travers les sacrements de l’Époux.

Dans ses lettres, Saint Paul parle des « saints ».
Il écrit aux « saints » de telle ou telle ville.
Nous-mêmes nous sommes des « saints ».
comme enfants de l’Église Sainte,
sanctifiés que nous sommes par le Corps et le Sang de Jésus.

Or, dans cette Église Sainte,
le Seigneur choisit certaines personnes
pour bien faire voir sa sainteté ;
pour que l’on voit bien que c’est Lui qui sanctifie le monde ;
pour que ce soit clair que personne ne se sanctifie soi-même.
Un cours, une formation pour devenir saint par soi-même,
cela n’existe pas !

Être saint ce n’est pas faire le fakir
ou quelque chose de ce genre là.
Non !
La sainteté c’est un don que Jésus fait à son Église ;
et pour bien faire voir cela,
Jésus choisit des personnes en qui se voit clairement
le travail que Lui, Jésus, fait pour les sanctifier.

Dans l’Évangile, il y a de nombreux exemples de saints :
il y a Marie Madeleine de laquelle Jésus a chassé sept démons.
Il y a Matthieu qui était un traître pour son peuple
et qui prenait l’argent des gens pour le donner aux romains.
Il y a Zachée… et il y en a beaucoup d’autres,
qui font bien voir quelle est la première règle de la sainteté.
Et cette première règle, c’est :
« Il faut que le Christ grandisse et que nous, nous diminuions. »
C’est la règle de la sainteté :
je m’humilie pour que le Seigneur grandisse en moi.
C’est ainsi que le Seigneur choisit Saul,
qui est un persécuteur de l’Église.

Le Seigneur attendait Saul,
et Il lui fait sentir sa puissance.
Saul devient aveugle et obéit.
Et de grand qu’il était, il devient comme un tout petit : il obéit.
Son cœur change : c’est une autre vie.

Mais Paul ne devient pas un héros,
parce que Paul, qui a prêché l’Évangile dans le monde entier,
finit sa vie dans la petitesse,
victime de la jalousie de ses propres disciples.
Un matin, à Rome, 3, 4, 5 soldats sont venus,
l’ont emporté et lui ont coupé la tête.
Rien de plus…

Le grand Paul qui avait parcouru le monde entier
finit comme cela…
Il diminue, diminue, diminue…

La différence entre les héros et les saints
c’est qu’ils prennent le chemin de Jésus,
le chemin de la Croix.
Beaucoup de saints finissent de manière très humble.
Ce sont eux les grands saints.

Et le Pape de se souvenir des derniers jours
du saint Pape Jean-Paul II.
Tous, nous l’avons vu.
Il ne pouvait plus parler.
Le grand athlète de Dieu,
le grand guerrier de Dieu, finit comme cela :
anéanti par la maladie,
humilié comme Jésus l’a été.
C’est cela le parcours de sainteté des grands.
C’est aussi le parcours de notre sainteté à nous tous.

Si nous ne laissons pas notre cœur
se convertir à ce chemin d’abaissement,
en portant notre croix de chaque jour
et si nous ne laissons pas Jésus grandir en nous,
nous ne serons pas saints.

Mais si nous prenons ce chemin,
touts nous serons des témoins de Jésus qui nous aime tant.
Et, pécheurs que nous sommes,
nous serons des témoins.
Oui, nous sommes pécheurs,
mais l’Église est sainte.
Sainte, car elle est l’Épouse de Jésus.

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