FMJ MtlMercredi, 2e Semaine du Temps ordinaire – C
Frère Antoine-Emmanuel
Hé 7, 1-3.15-17 ; Ps 109 ; Mc 3, 1-6
23 janvier 2013
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Encabanés dans leurs lois

Pourquoi Jésus demande-t-il à cet homme paralysé de la main
de s’avancer devant tout le monde dans la synagogue ?
Saint Jean Chrysostome répond :
« Considérez la tendresse du Seigneur ;
Il met ce malheureux au milieu des assistants
afin qu’à sa vue ils fussent touchés de compassion,
que ce spectacle émouvant leur fit déposer leur malice
et que, par respect pour cet infortuné,
ils missent une borne à leur inhumanité » (Hom. Mt 60,1).

Jésus prend soin des pharisiens
d’une manière extraordinaire.
Il veut les libérer de leur carcan religieux.
Et il veut les libérer par l’Amour :
que la compassion jaillisse de leur cœur
tellement fortement que les étroitesses légalistes éclatent en eux !

*

L’homme est là devant eux,
malheureux, souffrant, humilié.
Eux savent bien que Jésus peut le guérir.
Ils pourraient supplier Jésus de le guérir,
ou au moins désirer secrètement cette guérison,
mais ils restent encabanés dans leurs lois.
Ils ont peur de sortir de leurs habitudes religieuses.
Saint Marc nous dit que Jésus
était désolé par la dureté de leur cœur (Mc 3,5).
Jésus désolé…
Jésus désolé de voir la loi étouffer l’amour en nous
parce que nous avons peur
de perdre notre petit règne intérieur.

Le premier commandement ce jour-là
ce n’était pas le sabbat,
c’était le bien de cet homme.
C’était de renoncer au confort spirituel
de la loi pour se jeter dans la charité.

*

Si l’on regarde la scène de l’extérieur,
que voit-on ?
Jésus entre dans la synagogue,
les pharisiens en sortent.
Quand Jésus entre dans ma vie,
les pharisiens sortent de mon cœur !
Quand Jésus entre dans une communauté,
le pharisaïsme en sort.

Jésus apporte en sa personne
le Règne de Dieu, le règne de l’Amour.
Alors, le Règne des pharisiens
commence à s’ébranler et finit par s’écrouler.

Car si les pharisiens sont furieux
et font conseil avec les hérodiens
en vue de perdre Jésus,
le dernier mot sera,
dans la résurrection de Jésus,
celui de l’Amour.
Le pharisaïsme passe, l’amour demeure.

Tout ce qui en nous est pharisaïsme devra mourir.
Ne survivra que l’Amour en nous.

*

Frères et sœurs, qu’est-ce qui fait obstacle à l’unité
pour laquelle nous prions cette semaine ?
C’est notre volonté de régner.
L’unité vient quand nous laissons Jésus
entrer dans nos communautés.

Aujourd’hui, laissons Jésus entrer dans notre communauté.
Laissons-Le nous bousculer
par son attention aux plus pauvres, aux plus brisés.

Que Jésus aujourd’hui ne soit pas désolé
par la dureté de nos cœurs,
mais réjoui par l’ouverture de nos cœurs.

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