FMJ MtlMardi, 22e Semaine du Temps ordinaire – A
Frère Antoine-Emmanuel
1 Co 2, 10-16 ; Ps 144 ; Lc 4, 31-37
2 septembre 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Il ne suffit pas de connaître le catéchisme

Là, on a voulu Le précipiter du haut de la falaise
pour Le faire taire,
pour se débarrasser de Lui.
Mais Jésus est passé au milieu d’eux (Lc 4,30)
et s’en est allé.

Pour se cacher ?
Pour bouder ?
Pour se lamenter ?
Non !

D’emblée, Il descend à Capharnaüm,
c’est-à-dire en plein monde,
dans ce village frontière où passent toutes sortes de gens.

L’amour du Père Le presse…
L’envoie vers les humains !

Et quand vient le sabbat,
le jour où l’homme ouvre son regard sur l’œuvre de Dieu,
Jésus qui est Dieu se met à l’œuvre.

Quelle œuvre ?
Il l’a dit à Nazareth :
annoncer la bonne nouvelle aux pauvres,
proclamer aux captifs : libération !
aux aveugles : illumination !
et envoyer les opprimés vers une libération (Lc 4,18).

Et les opprimés, ce sabbat-là, c’est d’abord un fidèle.
Un homme qui participe à la liturgie synagogale.
Un homme pieux,
mais un homme qui a perdu sa liberté intérieure
parce qu’un esprit mauvais s’est saisi intérieurement de lui.

Cet homme était sans doute ordinairement calme à la synagogue
mais aujourd’hui, il se met à crier, à vociférer.

Pourquoi ?
Parce que la seule présence de Jésus démarque
l’esprit mauvais qui travaillait dans l’ombre
pour miner la foi de cet homme et de sa communauté.

C’était un esprit sournois, trompeur,
un esprit qui met sur la bouche de cet homme
une sorte de confession de foi,
sans foi et sans amour.

Il confesse que Jésus est le Saint de Dieu (Lc 4,34)
et il a raison.
Celui qui est de notre pâte humaine,
le gars de Nazareth,
le fils du charpentier,
est aussi et inséparablement le Tout Autre,
le Dieu Saint
Dieu, né de Dieu,
Lumière née de la Lumière.

*

Mais il ne suffit pas de connaître par cœur le catéchisme…
La foi est confiance.
La foi est relation.
La foi est un don de soi à Dieu dans la confiance.
Et la voix diabolique prêche tout le contraire :
« Es-Tu venu pour nous perdre ? » (Id.)
Esprit de doute, esprit de suspicion, esprit de méfiance…
voilà la présence redoutable du démon.

Et voilà qui nous interpelle :
si notre foi n’est que leçon apprise et liturgie sans cœur,
nous sommes loin, très loin de la foi,
et nous sommes en danger.
Le démon est en train de nous attirer
vers son monde d’arrogance,
où l’on défie Dieu,
où l’on se méfie de Dieu,
où l’on se prend pour Dieu.

Qu’est-ce qui nous sauve de cela ?
Regardons la scène évangélique :
comment Jésus libère-t-Il cet homme ?
Par sa Parole.
« Tais-toi et sors de lui ! » (Lc 4,35).

La Parole de Jésus a le pouvoir de nous libérer…
C’est cela qui émerveille la foule :
non seulement Jésus enseigne avec autorité
et pas comme les scribes,
mais sa Parole détient une puissance jamais expérimentée !

Rappelez-vous la vision de l’Apocalypse
qui parle de Jésus en nous disant
que de sa bouche sort
un glaive acéré à deux tranchants (Ap 1,16).

Et cette Parole puissante de Jésus
est une parole de libération.
L’Esprit repose sur Lui
pour qu’Il envoie les opprimés vers une libération.

Celui qui se croit fort sans Dieu ou contre Dieu
est en réalité opprimé,
et c’est la Parole de Jésus qui donne et redonne liberté.

*

Frères et sœurs,
laissons la Parole de Jésus pénétrer en nous.
Laissons-la trancher les attachements malsains à nous-mêmes
et à nos passions.
Laissons-la nous conduire dans la vraie liberté,
dans la vraie joie.

Alors comme l’apôtre Paul,
nous pourrons dire :
Nous l’avons, nous, la pensée du Christ (1 Co 2,16).
Et notre vie sera un reflet de la vie du Ressuscité !

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