FMJ MtlMercredi, 3e Semaine après Pâques – C
Frère Thomas
Ac 8, 1-8 ; Ps 65 ; Jn 6, 35-40
13 avril 2016
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Jésus, Pain de notre Vie éternelle

Dans le discours sur le Pain de Vie
que nous entendons à la messe ces derniers jours,
il y a un malentendu qui ne va cesser de grandir.
La foule de personnes qui viennent à Jésus
espèrent Le voir opérer pour elles,
aussi souvent qu’elles le voudraient,
la multiplication des pains.

Pour Jésus, la multiplication des pains qu’Il vient d’opérer
n’est qu’un signe d’un autre Pain, donné par le Père,
moyennant la foi de ceux qui Le reçoivent.

En fait, un fossé d’incompréhension est en train de se creuser.
D’abord Jésus invite la foule qui est venue Le retrouver
à travailler pour la nourriture qui demeure en Vie éternelle.
Et elle Lui répond : « Que devons-nous faire
pour travailler aux œuvres de Dieu ? » (Jn 6,28)
Pourtant, Jésus n’a pas parlé des œuvres de Dieu.

Alors Jésus répond que l’œuvre de Dieu,
c’est de croire en Celui qu’Il a envoyé.
La foule Lui demande quel signe Il accomplit
pour qu’à sa vue on le croie ?
Jésus pourtant vient de multiplier les pains pour eux,
mais cela ne leur suffit pas.
On se met à parler de la manne
que leurs pères ont mangée au désert.

Peut-être voudraient-ils que Jésus
les nourrisse ainsi gratuitement chaque jour ?
Ils citent le Psaume 77 qui dit
que Dieu leur a donné à manger le pain venu du ciel.
Et Jésus précise que c’est son Père
qui donne le vrai Pain qui vient du Ciel ;
Celui qui donne la Vie au monde.
Ce Pain dont parle Jésus,
ce n’est ni celui qu’Il vient de multiplier pour la foule,
ni la manne que leurs pères avaient mangée dans le désert.

Alors la foule demande à Jésus
de leur donner de ce Pain-là, toujours.
Ils s’imaginent encore que c’est un pain, une nourriture
qui permet de régler les problèmes alimentaires de cette terre.
Jésus leur affirme alors : « Je suis le Pain de Vie » (Jn 6,35).
Voilà une parole qu’ils n’attendaient pas.
C’est une parole mystérieuse.
Non pas qu’elle serait opaque, impénétrable,
mais elle invite ceux et celles qui l’entendent
à se laisser illuminer progressivement par elle.
C’est une parole qui fondamentalement appelle notre foi.

D’ailleurs, Jésus parle de la foi à trois reprises dans l’Évangile :
« Celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif » (Id.).
« Vous avez vu, et pourtant vous en croyez pas » (v. 36).
« La volonté de mon Père,
c’est que tout homme qui voit le Fils
et croit en Lui ait la Vie éternelle » (v. 40).

« La foi est la garantie des biens que l’on espère,
dit la lettre aux Hébreux,
la preuve des réalités qu’on ne voit pas » (Hé 11,1).
Ainsi Jésus, en appelant ses interlocuteurs à la foi,
les appelle à se tourner vers ce qu’ils espèrent
et qu’ils ne voient pas encore.
Nous savons combien la foule opposera de la résistance
à une telle démarche proposée par Jésus.

Et nous, comment entrons-nous dans cette démarche de foi ?
Ne disons pas trop vite que nous avons la foi.
La foi est toujours à renouveler, jour après jour.
« Celui qui vient à Moi n’aura plus jamais faim ;
celui qui croit en Moi n’aura plus jamais soif » (Jn 6,35).

Derrière nos faims et nos soifs partielles
– faims de nourriture, de santé, de bien-être –
Jésus décèle une faim et une soif plus fondamentales :
celle de vivre en communion avec Dieu.
C’est de cette faim-là et de cette soif-là
que Jésus est d’abord venu nous rassasier.

La multiplication des pains
n’est pas le signe d’une entreprise d’alimentation
que Jésus viendrait mettre en place.
Elle est le signe du Pain de Vie
qu’Il est Lui-même en sa Personne.

Puis Jésus parle de tous ceux que le Père Lui donne.
Il affirme qu’ils viendront à Lui
et qu’Il ne va pas les jeter dehors.
Jésus affirme que la volonté de son Père,
c’est que toute personne qui voit le Fils et croit en Lui
obtienne la Vie éternelle.
Et Jésus ajoute qu’Il le ressuscitera au dernier jour.

Jésus est donc l’aliment de la Vie éternelle
pour ceux et celles qui sont attirés vers le Père.
Laissons-nous donc attirer par le Père en cette Eucharistie,
et laissons Jésus nous nourrir.

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