FMJ MtlVendredi, 6e Semaine de Pâques – B
Frère Thomas
Ac 18, 9-18 ; Ps 46 ; Jn 16, 20-23
15 mai 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

La joie de Jésus et les réjouissances de ce monde

Qu’est-ce qui fait notre joie ?
Être en bonne santé,
avoir de quoi se vêtir, où loger.
Avoir une vie relationnelle et affective satisfaisante.
Mais est-ce là une joie
que personne ne peut nous enlever ?
La joie que nous donne le Christ est autre.
C’est une joie qui ne dépend pas
des circonstances de notre vie.

Jésus compare cette joie
à celle d’une femme qui enfante.
Ce vers quoi elle est tendue
et ce que finalement elle retient,
c’est la naissance de son enfant.
C’est cela qui fait sa joie,
une joie que rien ne peut lui ravir.

Ainsi pour nous, au milieu de nos épreuves.
Si nous regardons trop nos épreuves,
nous allons être tristes,
nous allons nous décourager
et ne pas arriver là où nous voulons.

Jésus nous dit de plus quelque chose
qui pourrait encore davantage nous faire peur :
« Vous allez pleurer et vous lamenter,
tandis que le monde se réjouira » (Jn 16,20).

C’est bien cela que les disciples ont vécu,
lorsque leur Maître a été crucifié,
alors que se célébrait au même moment la Pâque juive.

C’est bien cela que nous vivons,
lorsque nous vivons des renoncements par amour,
à cause de Jésus, à cause des autres ;
alors qu’autour de nous
bien des gens se livrent à des réjouissances,
en laissant libre cours à leurs envies.

Nous pouvons noter que Jésus ne dit pas
« le monde sera dans la joie »,
mais « le monde se réjouira ».
Ce n’est donc pas forcément la joie
– la joie profonde – qu’ils vivent,
mais des réjouissances qui ne durent pas.

Il importe aussi de voir cela,
pour ne pas tomber dans un sentiment d’envie.

Si par exemple être chrétien
m’amène à ne plus fréquenter
certains lieux de réjouissance,
où j’aimais auparavant à me retrouver avec des amis,
je pourrai regarder tout ce que j’y gagne.

Eux ne vivent qu’un temps de plaisir passager,
mais une fois que ce temps est fini,
ils retrouvent tous leurs soucis.
Moi, c’est la joie que je trouve
à prendre tous les moyens
pour vivre ma foi en Jésus-Christ.
Si cela me fait vivre des renoncements,
si cela me fait parfois passer par des vexations
– voire des humiliations –
ma joie n’est en rien diminuée.
Au contraire, elle peut en ressortir toute grandie,
car c’est pour moi une occasion
de mesurer toute la grandeur
du sens que j’ai donné à ma vie
en marchant résolument à la suite du Christ.

Dans les Actes des apôtres,
nous voyons Paul réconforté par le Seigneur,
qui vient lui dire dans la nuit :
« J’ai dans cette ville (Corinthe)
un peuple nombreux à Moi » (Ac 18,10).
Si Paul rencontre bien des obstacles
en annonçant l’Évangile à Corinthe,
sa prédication cependant
porte beaucoup de fruits,
car elle tombe sur une bonne terre,
une terre déjà préparée par le Seigneur
pour recevoir sa Parole.
Paul a bien raison de se réjouir
au milieu de ses épreuves.
Et sa joie, nul ne pourra la lui enlever.

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