FMJ MtlSamedi après l’Épiphanie – C
Sainte Marguerite Bourgeoys, 1700 à Montréal
Frère Antoine-Emmanuel
1 Th 2, 2b-8 ; Ps 111 ; Jn 15, 9-17
12 janvier 2013
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

La meilleure part

Tu es Seigneur, mon partage et ma coupe :
la part qui me revient fait mes délices (Ps 15, 5a.6a)
Le Psaume continue :
la part que j’ai reçue est la plus belle (6b).

Voilà, disait un jour le P. Cantalamessa,
le Psaume qui dit au mieux ma joie d’être consacré !
Rien n’est plus beau que cette part,
cette vocation, cette route,
que le Seigneur m’a donnée !

Frères et sœurs, comment faire
Pour qu’aucun de nous ne passe à côté
de cette grâce, de cette joie que le Seigneur offre à tous ?

Ben Sirac le Sage nous donne trois conseils.
Le premier est : fais-toi un cœur droit ! (Si 2,2a)
Malheur, dit-il, aux cœur lâches, (…)
au pécheur qui chemine sur deux routes (2,12)
Si tu chemines sur deux routes à la fois,
si tu as un cœur et un cœur,
comment pourras-tu trouver la joie
puisque tu es continuellement tiraillé ?
On ne peut cheminer sur deux routes.
Il faut en abandonner une,
et notre âme sait bien laquelle il faut abandonner…

Le deuxième conseil est très pratique, très concret :
Attache-toi au Seigneur (cf. 2,3a).
Prends des cordes bien solides
et attaches-toi au Seigneur.
Et avec des cordes, des liens
qui résistent à toutes les tempêtes :
des liens d’amour,
des liens tissés par Dieu Lui-même.

C’est ce que Marguerite Bourgeoys
a très vite compris puisqu’à 23 ans,
hors de toute institution religieuse,
elle fit vœu de chasteté.
Elle s’est fermement attachée à Jésus.
Nous aussi, attachons-nous…

C’est ce que Arlette et Susannah vont faire demain.
Elles vont s’attacher à Jésus avec des liens
qui ne sont pas seulement humains.

Le troisième conseil que donne Sirac le Sage,
c’est l’espérance.
Vous qui craignez le Seigneur, espérez le bonheur,
la joie éternelle et la miséricorde (Sir 2,9).
Le Siracide est très réaliste.
On ne peut appartenir au Seigneur
sans être durement éprouvés.
Et il donne une image bien claire :
C’est au feu qu’on éprouve l’or (Si 2,5).
Un chrétien, une chrétienne,… c’est de l’or !
Et c’est au feu que nous sommes
d’une manière ou d’une autre éprouvés.

Alors le Siracide nous dit :
en toute situation, garde l’espérance.
Dans un moment de grande épreuve spirituelle,
Marguerite Bourgeoys écrivait :
« je n’ai jamais douté de la miséricorde de Dieu,
et j’espérerai en Lui (même) quand je me verrais
un pied dans les enfers ».

Choisir ; s’attacher ; espérer.
Ce que le Siracide nous indique
devient plus brûlant encore à la lumière de l’Évangile,
parce que tout cela se révèle dans le visage de Jésus.
Jésus qui nous demande une chose :
de demeurer dans son amour.
Dans son amour, nous y sommes
parce qu’Il nous a choisis…
Ce qui nous revient c’est de ne pas Le quitter,
de ne pas vagabonder en dehors de son amour,
de nous attacher à Lui,
de tout attendre de son Amour.

Et comment cela se traduit-il dans la vie ?
Par l’amour fraternel.
Chaque fois que nous refusons de servir les autres,
nous nous plaçons en dehors de l’amour de Jésus,
et cela s’appelle la tristesse.

Mais quand nous donnons notre vie,
nous demeurons dans l’amour.
Et Jésus nous dit cela
pour que sa joie soit en nous (cf. Jn 15,15).
Je pense à Marguerite Bourgeoys à 33 ans
qui, sur le bateau qui l’emmène ici,
soigne les malades de la peste…
Il n’y a pas de plus grand amour
que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (cf. 15,13)
Jésus nous dit cela
pour que nous soyons comblés de Joie (cf. v. 1111).

Seigneur, la part que j’ai reçue est la plus belle.

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