FMJ MtlSamedi, 1ère Semaine du Temps ordinaire – B
Frère Thomas-Minh
Ép 6, 10-13.18 ; Ps 15 ; Mt 19, 16-21
17 janvier 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Le Royaume des Cieux commence en nous-mêmes

Frères et sœurs,
Nous venons d’entendre le dialogue
entre un jeune homme riche et le Seigneur Jésus.

D’abord, la richesse n’est pas un mal.
Au contraire, l’Ancien Testament la considère
comme un signe de la bénédiction de Dieu
tel que raconté dans l’histoire
des patriarches Abraham, Isaac et Jacob.
La richesse est une bénédiction de Dieu (cf. Pro 10,22).

Mais ce qui importe dans cet Évangile,
c’est de faire ce que le Seigneur a dit
pour obtenir la vie éternelle.

Saint Antoine le grand, moine en Égypte au 3e siècle
a entendu cet appel du Seigneur
et il l’a mis en pratique.
« Va, vends tout ce que tu possèdes,
donne-le aux pauvres… Puis suis-moi » (Mt 19,21).

Aujourd’hui, dans l’Église,
il y a des vocations différentes :
la vie consacrée, la vie conjugale
et encore beaucoup d’autres.

Chacun a sa vocation propre
et chaque vocation a son exigence propre.
Les religieuses, les religieux,
avant de prononcer des vœux perpétuels,
renoncent officiellement à tous leurs biens matériels.

En revanche, le Seigneur Jésus
ne demande pas aux jeunes foyers de vendre leurs maisons
et de donner aux pauvres tout ce qu’ils possèdent.
Cela conduirait au chaos pour leurs enfants
et aussi pour la société.
Pourtant, tous les baptisés ont une vocation commune
et c’est d’être avec le Seigneur Jésus.
En latin on dit « esse cum illo »
c’est-à-dire « être avec Lui ».
Cela signifie être avec Dieu dans cette vie
et puis dans l’au-delà.

L’Évangile d’aujourd’hui nous invite
à aider, à donner, à partager dès que possible
selon les besoins de notre prochain.
En réalité, nous sommes tous des pauvres devant Dieu,
mais nous pouvons toujours partager dans la charité.

Ailleurs, le Seigneur Jésus
s’identifie aux pauvres en disant :
« Tout ce que vous aurez fait
aux plus petits d’entre mes frères,
c’est à moi que vous l’aurez fait » (Mt 25,45).
« Venez les bénis de mon Père ! (v. 34)
Car J’avais faim et vous M’avez donné à manger ;
J’avais soif et vous M’avez donné à boire… (v.35)
J’étais nu et vous M’avez vêtu ;
J’étais malade et vous M’avez visité ;… (v. 36)
Venez, recevez en héritage le Royaume
qui vous a été préparé (v. 34) ».

Pour conclure, frères et sœurs,
dans l’Évangile d’aujourd’hui,
il y a encore un sens très profond :
c’est que le Seigneur Jésus veut préparer notre cœur
à toujours être prêt à quitter, renoncer,
donner tout ce que nous possédons dans cette vie terrestre
pour entrer dans la vie éternelle
quand l’heure sera venue pour chacun !
À la mort, l’homme n’emportera aucun
de ses biens matériels avec lui.
Le Seigneur Jésus a donc préparé notre cœur !
« Là où est ton cœur, là aussi est ton trésor » (Mt 6,21).
Nu, l’homme est venu au monde,
nu, l’homme quittera ce monde.

Grâce à l’Esprit-Saint, l’Esprit de Vérité,
nous pouvons alors découvrir le trésor dans notre cœur,
dans les Sacrements, dans l’Eucharistie en particulier.

C’est pourquoi, nous pouvons dire
que le Royaume des Cieux est en nous.

Le Royaume des Cieux commence en nous-mêmes.

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