FMJ MtlVendredi, 2e Semaine de Pâques – B
(Sainte Kateri Tekakwitha, † 1680)
Frère Thomas
Ac 5, 34-42; Ps 27 ; Jn 6, 1-15
17 avril 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

L’Eucharistie, nos pâques unies à la Pâque du Christ

Pour approfondir le sens
de la Résurrection du Christ dans nos vies,
la liturgie de l’Église nous donne à lire à présent
le chapitre 6 de l’Évangile selon saint Jean.
C’est un chapitre qui évoque l’Eucharistie
puisqu’il commence avec la multiplication des pains
– c’est le passage que nous venons d’entendre –
et il débouche sur le discours de Jésus sur le Pain de Vie.
Il y a un lien étroit entre la Résurrection et l’Eucharistie.
La Pâque du Christ (sa Passion et sa Résurrection)
commence avec la Cène, l’institution de l’Eucharistie par Jésus.

C’est au moment de la fraction du pain faite par Jésus
que les disciples d’Emmaüs Le reconnaissent,
ressuscité, au milieu d’eux.
C’est le dimanche, le jour de la Résurrection,
que l’Église a choisi
de convoquer tous ses fidèles à l’Eucharistie.

Par l’Eucharistie, nos Pâques,
nos expériences quotidiennes de passages
de la non-vie à la Vie véritable,
se trouvent unies à la Pâque du Christ :
sa mort sur la croix et sa Résurrection.

Kateri Tekakwitha avait bien compris cela
quand elle tenait à aller à la messe le dimanche,
alors que ses tantes ne lui donnaient pas à manger
si elle ne travaillait pas avec elles ce jour-là.

Nous voyons aujourd’hui Jésus
qui a à cœur de nourrir la foule
qui vient à Lui même jusque dans les montagnes.
Jésus interroge d’abord ses disciples
sur la possibilité de nourrir la foule.
Philippe, puis André,
concluent que ce n’est pas possible,
tout en faisant remarquer
qu’un garçon a cinq pains et deux poissons.
Et c’est avec ce petit bout d’espérance
– au milieu du sentiment de désespoir de devoir nourrir
plus de cinq mille personnes dans un désert –
que Jésus nourrit la foule.

C’est bien cela la Résurrection :
le bien que Jésus avait fait durant sa vie publique,
les paroles de vie qu’Il avait prononcées,
semblaient perdus au moment du déchaînement de violence
contre Jésus à la Passion.
Mais tout cela s’est multiplié à la Résurrection.
Ainsi, l’Eucharistie ramasse tout le bien que nous faisons.
Le pain et le vin qui sont offerts,
c’est le fruit de notre travail, de notre engagement.
Même si ce n’est pas moi
qui ai fabriqué les hosties dans les patènes,
ni le vin dans les calices – qui vont être consacrés –
je m’engage en venant à la messe, en y priant,
avec mon intelligence, avec ma voix,
avec mes mains, avec mon corps.
Et je viens à la messe
avec toutes les décisions de faire du bien
que j’ai prises dernièrement.

Je viens aussi avec la conscience
que bien des ténèbres, des disfonctionnements
sont en moi et autour de moi.
Mais cela n’empêche pas
tout ce que j’apporte de bon
de devenir le corps du Christ et le sang du Christ,
Pain de la Vie et coupe du Salut…
pour que je vive de la Vie du Christ ressuscité.

Dans l’Eucharistie, j’apporte les petits pains
et les petits poissons de ma vie
pour que Jésus les multiplie en résurrection.
Jésus Se plaît à accueillir les pains et les poissons
de chacune de nos vies en sa Vie de ressuscité.

Les saints nous aident à apporter nos vies à Jésus,
telles qu’elles sont, car ils l’ont fait avant nous
d’une manière significative.

Ainsi Kateri Tekakwitha a apporté
son désir de paix et de respect des personnes
au milieu de son peuple, les Mohawks,
en guerre contre les Hurons et les Français.

Elle a apporté tout cela dans l’Eucharistie
qu’elle vivait intensément
et le Seigneur Jésus l’a multiplié
pour une moisson de nombreux chrétiens
qui ont renoncé à eux-mêmes pour faire le bien.

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