Samedi, 1ère Semaine du Temps ordinaire – C
Frère Thomas
Hé4, 12-16 ; Ps 18 ; Mc 2, 13-17
19 janvier 2013
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

L’unité faite de miséricorde

Voilà deux textes qui tombent à point
pour la Semaine de prière pour l’unité.
L’unité ne se fait pas sans miséricorde.
Et l’unité est l’œuvre de la Parole de Dieu
quand nous la laissons pénétrer notre cœur.

Voilà donc l’épisode bien connu
de la vocation de Lévi (ou Matthieu).
Voilà un publicain – collecteur d’impôts,
collaborateur de l’occupant romain –
qui devient un apôtre.
Jésus serait-il devenu fou ?
Comment Jésus, un Juif religieux, un maître en Israël,
comment Jésus fait-il confiance à un tel homme ?
Comment ensuite Jésus et ses disciples
vont-ils prendre place à la table de Matthieu,
avec des publicains et des pécheurs ?

Mais si Jésus ne l’avait pas fait,
est-ce qu’un jour les publicains
et les juifs religieux se seraient rencontrés ?
Ainsi les pécheurs se convertissent à plus de justice,
et les justes élargissent l’espace de la tente de leur cœur :
ils se convertissent aussi.
De telles initiatives,
de telles mains tendues sont nécessaires
pour faire grandir l’unité entre les humains.

Si les chrétiens sont désunis,
c’est parce qu’aux yeux des uns
les autres sont des pécheurs.
En s’asseyant à la même table,
en appelant ceux de l’autre bord à travailler pour nous,
les chrétiens ouvrent des chemins pour l’unité.

Le Christ est le chemin de l’unité,
Lui qui est venu appeler
non pas les justes mais les pécheurs.
La Parole de Dieu nous appelle à l’unité.
Elle pénètre dans nos cœurs
en mettant à nu nos désunions, nos péchés.
Le Christ est-il donc divisé ?
Comment donc les chrétiens
pourraient-ils annoncer le Christ
si leurs paroles sont discordantes ?

Dans les pays musulmans,
lorsqu’il y a des chrétiens catholiques
et des chrétiens orthodoxes
qui ne fêtent pas Pâques à la même date,
comment les musulmans peuvent-ils
y comprendre quelque chose ?
Ils disent en se moquant :
« Le Christ des catholiques
et le Christ des orthodoxes
ne meurt pas au même moment ! »
Et les non-croyants,
comment peuvent-ils y comprendre quelque chose
entre la Messe catholique, la Sainte Cène protestante
et la Divine Liturgie orthodoxe ?
Jésus aurait-il institué l’Eucharistie à trois reprises ?
Ne l’a-t-il pas institué une seule fois ?
La Parole de Dieu pénètre au plus profond de nos cœurs
pour y révéler la présence
de bon nombre de paroles humaines
qui lui font écran !

Pour s’unir, les chrétiens de diverses confessions,
de diverses cultures, de diverses sensibilités
ont à se laisser interpeler ensemble par la Parole de Dieu !
Ils ont aussi à se laisser toucher
et transformer par la miséricorde du Christ !

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