FMJ MtlJeudi, 11e Semaine du Temps ordinaire – B
Frère Antoine-Emmanuel
2 Co 11, 1-11 ; Ps 110 ; Mt 06, 07-15
18 juin 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Avoir confiance en l’Amour du Père

« Votre Père sait de quoi vous avez besoin
avant que vous Lui demandiez » (Mt 6,8).

Quelle douceur, quelle rassurance, d’entendre ces paroles :
le Père sait parfaitement ce dont nous avons besoin.
Il connaît ses enfants.
Il est proche de ses enfants.
Il connaît nos besoins, nos désirs, nos attentes.
Il nous connaît et scrute nos cœurs.

De là, cette consigne pour notre vie de prière :
ne bredouillez pas, ne multipliez pas les paroles,
comme les païens.
Ils croient être exaucés à cause, littéralement,
de leurs flots de paroles (Mt 6,7).

Qu’est-ce qui touche le cœur du Père ?
Qu’est-ce qui va rejoindre le cœur du Père ?
Ce n’est pas le volume sonore de nos prières.
Ce n’est pas la quantité de paroles.
C’est la confiance !

C’est la confiance qui permet au Père
de déployer les richesses de son cœur
et les trésors de sa Providence.

C’est la confiance de Jésus vis-à-vis du Père
qui est le cœur du Mystère pascal.
C’est elle qui a permis au Père de déployer
l’infinie puissance de la Résurrection.

La confiance.
Une tendre confiance… et une confiance ferme et adulte.
Nous ne sommes pas des orphelins,
ni des objets, ni des étrangers.
Nous sommes les enfants d’un Père infiniment discret,
mais infiniment présent.
C’est cette confiance qui est l’âme du « Notre Père ».
La confiance dans le Père nous fait prier le Notre Père.
Et cette prière du Notre Père fait mûrir la confiance en nous.

Regardez…
Le Notre Père commence par nous faire reconnaître
qu’il n’y a rien de plus important, rien de plus désirable
que trois choses :
– que le nom de « Père » soit connu et aimé de tous ;
– que toute chose soit soumise à son règne d’Amour ;
– que notre volonté elle-même s’unisse à la volonté du Père.

Que rien ne soit plus important,
voilà qui exprime une très belle confiance.

La première chose que nous demandons au Père
ce n’est pas que les événements du monde
se déroulent selon nos idées,
mais selon sa volonté.
C’est cela faire confiance.

C’est comme dire au Père :
notre priorité, c’est Toi, c’est ton nom,
ton règne, ta volonté,
parce que nous avons infiniment plus
confiance en Toi qu’en nous-mêmes.

Prier ainsi ce n’est pas se désengager,
c’est dire : Seigneur me voici, Père me voici.
Me voici au service de la sanctification de ton nom.
Me voici au service de ton règne.
Me voici au service de ta volonté.

Avoir confiance en Toi me donne des ailes.
Je sais qu’avec Toi,
je peux servir ton nom, ton règne et ta volonté.
Ma pauvreté ne me préoccupe plus,
puisque le centre de gravité de ma confiance
n’est plus en moi, mais en Toi.

Alors nous entrons dans la deuxième partie du Notre Père :
la confiance nous fait demander au Père
ce qui nous est le plus nécessaire,
le plus vital :
recevoir le pain quotidien ;
recevoir le pardon de nos offenses ;
être préservés d’entrer dans la tentation ;
être délivrés du mal.

Jésus nous apprend ici à compter sur le Père,
sur sa prévenance, sa bienveillance, sa miséricorde.

Cela ne veut pas dire que l’on se croise les bras,
que l’on attend que le pain, le pardon,
la guérison et la libération
nous tombe du Ciel magiquement.

Mais ce n’est plus notre souci à nous seuls
d’une manière inquiète et angoissée.
Nous comptons sur la tendresse du Père
dans tout ce qui fait notre quotidien.

Nous savons que la tendresse du Père nous précède.
Elle n’est pas le 911 de nos urgences.
La tendresse du Père va bien au-delà
et au-devant de nos nécessités.
Elle attend seulement notre confiance
pour nous conduire dans une paix et une joie
que nous avons du mal à imaginer.

Il s’agit de communier à la confiance de Jésus.
Confiance qui multiplie le pain entre ses mains ;
confiance qui Lui permet de descendre,
de S’abîmer au milieu des pécheurs, du Jourdain à la Passion ;
confiance qui Lui permet d’affronter
le démon du désert à Gethsémani
et de Gethsémani au Golgotha ;
confiance qui Lui ouvre les portes de la Résurrection
où l’humanité entière est délivrée du mal.

Recevoir Jésus-Eucharistie,
c’est recevoir Jésus qui S’abandonne
en confiance infinie au Père.
C’est nous laisser habiter par cette confiance filiale
qui ouvre les portes du Ciel.

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