FMJ MtlSamedi, 25e Semaine du Temps ordinaire – C
Frère Thomas
Za 2, 5-9é14-15 ; Ct Jr 31 ; Lc 9, 43-45
28 septembre 2013
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Passer avec Jésus, pour la joie véritable

Le prophète Zacharie parle d’une belle perspective
pour la ville de Jérusalem :
qu’elle reste une ville ouverte.
Et le Seigneur habitera au milieu d’elle !
Le prophète Jérémie, lui, dans son cantique responsorial,
invite à la joie, à la danse.
Et Jésus fait des choses qui suscitent l’admiration :
guérisons de malades, libérations d’esprits mauvais.

Pourtant, dans l’Évangile que nous venons d’entendre,
Jésus est grave –
il semble même un peu fâché contre ses disciples
lorsqu’il leur annonce sa Passion et sa Résurrection.
C’est comme si Jésus avait un but caché,
que ses disciples ne perçoivent pas encore :
c’est comme si la joie promise par les prophètes
avait un prix dont nous n’aurions pas encore l’idée.

Un autre ange sortit le rejoindre et lui dit :
« Cours, va dire à ce jeune homme :
‘Jérusalem doit rester une ville ouverte,
à cause de la quantité d’hommes et de bétail
qui la peupleront’. » (Za 2,8)
Et le prophète Zacharie ajoute :
« Chante et réjouis-toi, fille de Sion ;
voici que je viens, j’habiterai au milieu de toi,
déclare le Seigneur.
En ce jour-là, des nations nombreuses
s’attacheront au Seigneur » (Za 2,14-15).
Mais que faut-il, pour que tout cela se réalise effectivement ?

Jérémie annone :
« Le Seigneur a libéré Jacob,
l’a racheté de la main d’un plus fort.
Ils viennent, criant de joie, sur les hauteurs de Sion :
(…) la jeune fille se réjouit, elle danse » ( Jr 31, 11-13).
Le peuple passe ici de l’oppression à la liberté
– de par le Seigneur – du deuil à la joie.
Cela a coûté au peuple !
Et cela a aussi coûté au Seigneur.

Tout le monde est dans l’admiration
devant ce que faisait Jésus.
Juste avant l’épisode que nous venons de lire,
Jésus libère un enfant d’un esprit impur.
Nous pouvons cependant ajouter
que ses disciples avaient essayé avant Lui
et n’y étaient pas parvenus.

Jésus se fâche alors contre eux :
« Engeance incrédule et pervertie,
jusque à quand serai-je auprès de vous
et vous supporterai-je ? » (Lc 9, 41).
Jésus se fâche, comme si ses disciples
n’avaient pas saisi quelque chose d’essentiel !
Quel est donc ce quelque chose nécessaire
pour que Jérusalem soit une demeure du Seigneur,
ville ouverte, pour passer du deuil à la joie;
pour que les malades soient guéris libérés !

Aujourd’hui Jésus annonce pour la deuxième fois sa Passion
et sa Résurrection à ses disciples.
Il le leur a déjà annoncé une première fois
après que Pierre eut reconnu en lui le Messie.
C’est l’Évangile que nous avons entendu hier.

Mais les disciples n’avaient pas compris.
Jésus avait ajouté à cette annonce :
« Qui veut sauver sa vie la perdra,
mais qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera » (Lc 9, 24).

La deuxième annonce de la Passion et de la Résurrection
prend un caractère d’insistance de la part de Jésus :
« Mettez-vous bien en tête ce que je vous dis là… » (v. 44)
Mais les disciples ne comprennent toujours pas.
Et lors de la troisième annonce de la Passion,
ils ne le saisissent pas davantage.

Lorsque la Passion et la Résurrection surviendront effectivement,
les disciples seront de fait complètement dépassés,
ne comprenant pas ce qui se passe ;
malgré ces trois annonces de leur Maître.
Tout semble bien aller ! Jésus est le Messie,
en raison de tous les signes et prodiges qu’Il accomplit,
en raison de toutes les Paroles pleines de grâce qu’Il prononce.
Comment serait-il mis à mort ?
Çà n’a pas de bon sens !
Les apôtres s’empressent de refouler
ces annonces de la mort de leur Maître qui leur sont faites.
N’empêche qu’Ils ne sont pas encore capables
de chasser les démons comme leur Maître.

Dieu nous offre certes son salut,
Il vient habiter au milieu de nous,
Il nous ouvre le cœur à l’image de son Cœur.
Mais pour que notre cœur soit véritablement ouvert,
cela demande notre conversion.
Pour que notre joie soit véritable et durable…
cela nécessite un passage.
Jésus a vécu ce passage pour nous
comme pour nous ouvrir le chemin.
À nous d’embarque à Sa suite.

© FMJ – Tous droits réservés