FMJ MtlSAINT JACQUES LE MAJEUR, APÔTRE – C
Frère Thomas
2 Co, 4, 7-15 ; Ps 125 ; Mt 20, 20-28
25 juillet 2013
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Se préserver de l’esprit du monde

Jésus vient d’annoncer sa Passion et sa résurrection
pour la troisième fois à ses apôtres.
La mère de Jacques et Jean
Lui fait alors la demande pour ses fils
d’être assis à sa droite et à sa gauche
dans son Royaume.

La demande n’est à priori pas sotte.
La mère de Jacques et Jean a compris que Jésus,
par sa Pâques, va inaugurer un Royaume.
Un Royaume qui n’est certes pas de ce monde,
mais un Royaume quand même.

Alors elle demande pour ses fils
des places d’honneur dans son Royaume.
Ils ont quand même bien travaillé !

Jésus, Lui, ne rejette pas cette demande.
Mais Il en précise la portée.
« Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ? » (Mt 20,22)
– demande-t-il aux deux apôtres.
C’est cette coupe dont Jésus dire à Gethsémani :
« Père, si cette coupe peut passer sans que je la boive…
cependant que ta volonté se fasse et non la mienne » (Mt 26,42).
C’est la coupe de sa Passion,
ô combien amère et douloureuse !

Il y a deux personnes que tous ont vues siéger
à droite et à gauche de Jésus :
ce sont les deux malfaiteurs crucifiés avec Lui.
L’un d’eux a reconnu en Jésus le Roi,
il Lui a dit : « Souviens-Toi de moi
dans ton Royaume » (Lc 23,42).
Et Jésus Lui a déclaré :
« Ce soir tu seras avec Moi au Paradis » (v. 43)

Est-ce donc ces places-là que veulent Jacques et Jean ?
« Ma coupe, vous y boirez » – répond Jésus (Mt 20,23).
Et de fait Jacques a été le premier apôtre à mourir à cause de Jésus,
décapité par le roi Hérode Antipas.
Quelle fécondité aussi, car selon la tradition
son corps est arrivé jusqu’au nord ouest de l’Espagne :
cela a donné naissance au célèbre pèlerinage
– et combien fréquenté encore de nos jours –
de Saint Jacques de Compostelle.

Oui, la mère de Jacques et Jean, madame Zébédée,
n’a pas tort de demander des bonnes places pour ses fils
dans le Royaume des Cieux.
Mais elle doit encore,
les apôtres doivent encore,
nous devons encore,
renoncer à l’esprit du monde.

C’est l’esprit de compétition,
qui use d’influence humaine
et parfois de méthodes malhonnêtes.
C’est un esprit de peur,
qui veut mettre de côté les autres.
Et le pape François dénonce souvent cette mondanité,
présente même parfois dans l’Église.

Les autres apôtres sont indignés.
Et on les comprend !
Mais eux-mêmes n’auraient-ils pas fait
des demandes semblables à Jésus ?

Non ! Dans le Royaume des Cieux pas de compétition :
ni d’influence, ni de finesse… ni même d’humilité.
Il s’agit pour chacun d’être soi-même,
mais dans l’Esprit de Jésus-Christ,
dans l’Esprit de service, d’humilité.
Notre pape François nous en donne un admirable exemple !

Que Saint Jacques, Saint Jean, leur mère, et tous les apôtres
intercèdent pour nous,
pour nous garder de l’esprit de ce monde,
et accueillir l’Esprit de Dieu.

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