FMJ MtlSamedi, 7e Semaine de Pâques – B
Frère Thomas
Ac 28, , 16-20.30-31 ; Ps 10 ; Jn 21, 20-25
23 mai 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

S’enrichir mutuellement de nos dons

C’est vraiment étonnant comment Pierre,
qui venait d’être confirmé par Jésus
dans sa mission de pasteur de ses brebis,
s’inquiète de ce qui va arriver à Jean.
On dirait qu’il n’est pas encore libéré
d’un esprit de jalousie, de comparaison.
Il fera du chemin et après la Pentecôte,
Pierre deviendra un artisan zélé de l’unité de l’Église.

Paul, lui, a le souci de toutes les Églises qu’il a fondées.
En allant à Jérusalem,
Paul est fait prisonnier à cause de certains Juifs
qui ne supportent pas sa prédication sur Jésus.
Il en appelle alors au jugement de l’empereur
et est ainsi conduit jusqu’à la ville de Rome.
Cela donne l’occasion à Paul
d’annoncer l’Évangile encore plus loin
et d’affermir tous les chrétiens qu’il rencontre au passage.

Quel souci Paul a ainsi de l’unité, de la vitalité
et de la croissance du corps qu’est l’Église !

« À l’exemple de Marie…
apprendre à faire corps avec l’Église ».
C’est là le thème de cette 7e journée
de la retraite en ligne préparatoire à la Pentecôte.
C’est là un des fruits, et non des moindres,
de l’Esprit-Saint : l’unité.

Je peux vivre ma vie chrétienne de façon isolée.
Je peux prier, aimer les autres,
témoigner de L’Évangile aussi, tout seul,
sans avoir à rendre
de compte à personne.
Certes, si je prie, si je convertis ma vie,
si j’aime les autres, si je m’engage dans ce sens,
je me tourne vers les autres.
Mais ai-je le souci de faire Église ?
Cela est exigeant de faire Église,
car cela m’amène à interagir avec des personnes
qui aiment Jésus-Christ comme moi,
qui veulent s’engager pour aimer comme moi,
mais qui ne le font pas de la même manière que moi.

Ainsi Pierre, Jean ou Paul,
avaient chacun leur façon de faire
et avaient chacun leur point de vue
pour annoncer l’Évangile.
Pourtant, ils ont collaboré dans l’unité
et ils se sont laissé déplacer les uns par les autres
et par l’Esprit Saint.

Nous savons par exemple
la contribution déterminante de Paul
pour ouvrir les apôtres à l’accueil résolu
des païens dans la foi chrétienne,
sans leur demander au préalable
de pratiquer tous les commandements de la Loi de Moïse.
Paul en est même venu
à réprimander Pierre en public,
lorsque celui-ci s’était mis à jouer un double jeu
entre les Juifs et les païens.

Faire Église, faire corps ensemble en Église,
cela peut paraître parfois
comme une entrave au zèle pour l’Évangile,
au feu intérieur que les uns et les autres
nous portons, individuellement.
Mais cela se révèle, à la longue,
occasion de creuser d’avantage,
d’aller plus loin et de multiplier notre feu intérieur.

Quand nous sommes ensemble, en Église,
nous nous enrichissons mutuellement
de nos talents, de nos dons, de nos contributions.
Et surtout, nous rendons témoignage au Christ
d’une manière éloquente :
« C’est à l’amour que vous aurez
les uns pour les autres
que le monde vous reconnaîtra
pour mes disciples » (Jn 13,35).
Ou encore : « Qu’ils soient un,
afin que le monde reconnaisse
que Tu M’as envoyé » (cf. Jn 17,19).
Ou bien : « Si deux ou trois sont réunis en mon Nom,
Je suis là au milieu d’eux » (Mt 18,20).

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