FMJ MtlVendredi, 4e Semaine de Pâques – A
Frère Thomas
Ac 13, 26-33 ; Ps 2 ; Jn 14, 1-6
16 mai 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie »

Dans son discours aux Juifs
de la synagogue d’Antioche de Pisidie,
Saint Paul annonce
que la promesse faite par Dieu aux patriarches
a été entièrement accomplie
dans la résurrection de Jésus.

Dans l’Évangile de ce jour,
Jésus parle à ses disciples
des demeures qu’Il va leur préparer auprès du Père.
Il leur dit aussi être le Chemin qui va vers le Père,
et la Vie véritable.
Jésus Se trouve ainsi être au cœur
de chacune de nos quêtes.

Paul et Barnabé sont partis en mission
pour annoncer la Bonne Nouvelle
de la résurrection du Christ.
Ils sont partis pour Chypre,
puis les voilà maintenant à Antioche de Pisidie,
au sud de l’actuelle Turquie.
Ils vont d’abord annoncer la Bonne Nouvelle aux Juifs
rassemblés dans la synagogue.
En effet les Juifs sont les premiers destinataires
de cette Bonne Nouvelle.
Paul reprend l’Histoire Sainte du peuple d’Israël,
depuis la sortie d’Égypte jusqu’au roi David.
Et il leur annonce que le Messie annoncé
comme le descendant de David est Jésus,
en raison de sa résurrection d’entre les morts.

Pourtant, Jésus n’a ni délivré le peuple d’Israël
de l’occupation des Romains,
ni instauré la paix entre les humains,
ainsi qu’en parlent les prophètes.
Du moins apparemment.
Sa résurrection prend le sens des prémices du Salut universel,
où la mort sera détruite…
bien au-delà de la liberté
et même de la paix politiques.
Cela prend d’accueillir un Salut bien plus grand
que nos attentes immédiates.

Tous les interlocuteurs de Paul
ne sont pas encore capables d’accueillir ce Salut.
Sommes-nous capables,
d’accueillir le Salut, la Vie,
que Jésus nous offre en sa Résurrection ?
Sommes-nous prêts à nous laisser saisir
par la Résurrection du Christ,
bien au-delà de nos attentes,
de nos aspirations immédiates,
aussi légitimes soient-elles ?

À ses disciples qui ont bien du mal
à accepter et à comprendre son départ prochain,
sa mort prochaine,
Jésus dit qu’Il part leur préparer une place auprès du Père.
Thomas – qui veut chercher à comprendre –
fait remarquer à Jésus qu’ils ne savent
ni où Il va ni le chemin pour y aller.
C’est alors que Jésus lance cette affirmation inouïe :
« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ;
nul ne va au Père sans passer par Moi. » (Jn 14,6)
Ainsi, non seulement Jésus est un passeur,
un médiateur entre la Terre et le Ciel,
mais Il est en sa personne la Vie même de Dieu ;
et Il est en sa personne le Chemin vers cette Vie.
Et Il est aussi en sa personne la Vérité,
c’est-à-dire la parfaite cohérence entre le dire et le faire.
Attendions-nous un tel messie, un tel sauveur ?

Si nous attendions simplement un maître
qui nous donne une sagesse,
un savoir faire, un savoir vivre
pour arriver à la paix, à la liberté, au bonheur…
même à celui de la Vie éternelle…
alors Jésus nous décevra.
Il nous décevra, parce que sa Parole et sa Vie
viendront nous chercher
quand nous aurons du mal à atteindre cette sagesse.
Laissons-nous Jésus nous rejoindre sur nos chemins…
Lui qui est le Chemin ?
Laissons-nous Jésus nous donner quelque chose de sa Vie,
dans notre recherche de la vie ?
Laissons-nous Jésus nous éclairer,
dans notre aspiration à la vérité ?

Décidément, Jésus ne vient pas nous chercher
là où nous l’attendions.
Il répond par sa résurrection aux Juifs
qui cherchaient la liberté et la paix.
Il Se présente à la fois comme le but
et le chemin et la lumière sur le chemin,
à nous qui ne cherchons que le bonheur.
Nous laisserons-nous déranger et saisir par Lui ?

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