FMJ MtlMercredi après l’Épiphanie – A
Frère Antoine-Emmanuel
1 Jn 4, 11-18 ; Ps 71 ; Mc 6, 45-52
8 janvier 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Vas-tu le prendre dans ta barque ?

La journée a été longue, intense,
avec cette foule affamée puis rassasiée.
Puis Jésus nous a obligés à partir en barque.
Et maintenant la nuit est déjà avancée.
Le vent du nord souffle fort.
Impossible de ramer en direction de Bethsaïde.

Or, dans cette tempête extérieure et intérieure,
voici une silhouette qui marche sur les eaux,
et qui est en train de dépasser la barque.

Sur les eaux démontées qui nous menacent,
Lui marche, Lui avance…

Le contraste est frappant entre le déchaînement de la mer
et la souveraineté de Celui qui marche sur les eaux.

« Confiance, c’est Moi, n’ayez pas peur ! » (Mc 6,50).

C’est Jésus.
Jésus connu et inconnu.
Connu parce que nous avons passé
toute la journée avec Lui ;
nous nous sommes mis à son service
quand Il nourrissait la foule.
Et inconnu parce qu’Il Se présente maintenant
dans une souveraineté bouleversante,
une étrangeté, une nouveauté comme insaisissable.

Vas-tu le prendre dans ta barque ?

Quand Il se manifeste dans sa victoire sur la mort,
acceptes-tu de le prendre dans ta barque ?
Le prendre dans ta barque,
c’est accepter d’être dérouté.
C’est prendre le risque qu’il y ait du neuf dans ta vie.
Où va-t-Il me conduire ?
Je connais mes tempêtes…
mais la paix qu’Il veut me donner,
je ne la connais pas encore.
Il y a en moi un vieil homme inquiet
qui préfère la tempête bien connue
à la paix et à la joie qui me viennent d’un autre.

*

Celui qui vient de naître,
Celui qui est si petit, si familier,
mais aussi si grand, si divin,
et dont l’Amour va nous emmener
bien au-delà de mes petits horizons,
est-ce que nous voulons bien le prendre dans notre barque ?

Lui faire place…
Le laisser nous emmener vers de nouveaux rivages.
Adieu Bethsaïde où nous devions aller :
la barque avec Jésus s’approche de Génésareth
où des foules attendent la joie de l’Évangile.

*

Il monte auprès d’eux dans la barque.
Alors le vent tombe (cf. Mc 6,51).
Les flots en toi s’apaisent
parce que le Seigneur est monté dans ta barque.

Dieu nous a tant aimés
qu’Il est monté dans notre barque,
alors, nous devons nous aimer les uns les autres.
Nous devons, nous pouvons,
parce que l’Amour est à bord.

L’Amour nous déroute.
L’Amour nous conduira cette année vers de nouveaux rivages…

*

Jésus, Toi qui me connais jusqu’au fond de mon âme,
Toi que je connais tellement et si peu…
Jésus, Toi qui n’a aucunement peur
de me rejoindre dans mes tempêtes,
monte dans ma barque ce soir !
Depuis toujours Tu es présent en moi,
Tu as embarqué en moi avant même que je sois conçu,
mais tu attends que je te donne le oui de ma confiance.

Monte dans ma barque ce soir,
Monte dans notre barque,
et nous allons ouvrir nos yeux
sur de nouveaux rivages.

Jésus, Tu es le Seigneur,
Tu es notre Paix.
Tu es notre joie et la joie du monde entier.

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