FMJ MtlMardi, 3e Semaine de Pâques – B
Frère Antoine-Emmanuel
Ac 7, 51 – 8,1 ; Ps 30 ; Jn 6, 30-35
21 avril 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Viens Esprit Saint !

Étienne vient d’être accusé.
« L’homme que voici tient sans arrêt des propos hostiles
au lieu saint et à la loi.
De fait, nous l’avons entendu dire que ce Jésus de Nazareth
détruirait ce lieu et changerait les règles
que Moïse nous a transmises » (Ac 6,14).

Alors Étienne prend la parole
et il va répondre non pas en se défendant,
mais en dévoilant la vérité.

Il le fait à travers une longue catéchèse sur l’histoire d’Israël
qu’il centre sur les deux chefs d’accusations portés contre lui,
c’est-à-dire autour de la loi de Moïse et du Temple.

Qui a véritablement désobéi à Moïse ?
C’est le peuple d’Israël au pied du Sinaï.
Ils ne voulurent pas obéir à Moïse,
ils le repoussèrent et retournèrent par la pensée
en Égypte (Ac 7,39).
Et ils offrirent un sacrifice à un veau d’or
célébrant joyeusement l’œuvre de leur main (cf. Ac 7,41).

La vraie désobéissance à Moïse,
c’est celle du peuple qui ne supporte pas l’absence de Moïse,
qui ne supporte pas de ne pas avoir Dieu sous la main
et qui veut avoir Dieu comme une idole manipulable.

L’autre chef d’accusation portait sur le Temple.
Que dit Étienne ?
Certes Salomon bâtit le Temple de Jérusalem,
mais le Seigneur l’a clairement dit par la bouche d’Isaïe :
« Le ciel est mon trône et la terre un escabeau sous mes pieds.
Quelle maison allez-vous me bâtir ? (…)
N’est-ce pas ma main qui a créé toutes ces choses ? » (Ac 7,50).
Aussi, Étienne affirme-t-il :
« Le Très-Haut n’habite pas de demeures
construites par la main des hommes » (Ac 7,48).

Le Seigneur l’a dit et redit,
mais Israël s’est attaché à un lieu,
des pierres, à un monument
plus qu’à Dieu Lui-même et à sa Parole.

Dans le désert, le peuple a refusé
la pauvreté spirituelle devant Dieu.
Dans la ville, le peuple l’a encore refusée.

Et Étienne conclut :
« Hommes à la nuque raide,
incirconcis de cœur et d’oreille,
toujours vous résistez à l’Esprit Saint » (Ac 7, 51).

Et c’est cela qui lui valut d’être lapidé.
Et comment Étienne a-t-il vécu cette lapidation ?
En priant dans une prière d’abandon, celle-là même de Jésus :
« Seigneur Jésus, reçois mon esprit » (Ac 7,59).
Et dans une prière de pardon, celle-là même de Jésus aussi :
« Seigneur, ne leur compte pas ce péché » (v. 60).
Ainsi, s’il y a ceux qui résistent à l’Esprit Saint
et veulent avoir Dieu sous la main,
il y a aussi ceux qui se livrent à l’Esprit Saint
et entrent dans la grande pauvreté du cœur devant Dieu.

Étienne, nous dit saint Luc, était rempli d’Esprit Saint (v. 55).
Alors même qu’il était accusé et méprisé,
son visage était comme le visage d’un ange.

Il y avait en Étienne une douceur, une lumière,
une beauté extraordinaire
en même temps qu’une audace, un courage,
une fermeté immense malgré l’épreuve.

Étienne est la figure de l’homme qui vit de la résurrection.
Un homme au cœur libéré,
au cœur désarmé, appauvri.
Il ne veut rien s’approprier ni de Dieu,
ni des autres.
L’Esprit l’a libéré et allégé intérieurement.

Voilà le grand fruit de la Résurrection.
Voilà ce que nous pouvons demander ce soir
les uns pour les autres
en cette messe votive à l’Esprit Saint.

Esprit Saint,
Souffle de Vie, Souffle divin de la Résurrection,
c’est par Toi que le Père
a ressuscité Jésus d’entre les morts.
C’est par Toi que le corps blessé de Jésus
et son âme vivifiante ont retrouvé leur unité.
Tu es l’Amour.
Tu es la Joie.
Tu es la Miséricorde qui se répand en nos cœurs.
Viens en nous ce soir.
Ne laisse aucun d’entre nous ce soir
sans ta visite, sans ta joie,
sans cette divine réconciliation
que Toi seul sais nous donner.

Toi qui es l’harmonie,
viens nous réconcilier ;
viens et éclaire notre regard les uns sur les autres.
Que nous posions les uns sur les autres
un regard d’émerveillement et de joie,
un regard qui donne confiance et transmet la paix.

Toi qui es le Souffle de la mission,
le Souffle de l’Église,
donne-nous un cœur missionnaire,
et rends notre vie rayonnante de l’Amour
qui ne s’éteint pas.

Comme Tu es venu sur les Apôtres,
descends maintenant sur nous.
Fais de nous de nouveaux apôtres,
serviteurs du plus grand amour
pour que le monde voie
la splendeur de la tendresse du Père,
du Fils et de Toi qui es le fruit de leur Amour
pour les siècles des siècles. Amen.

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