FMJ MtlMercredi, 3e Semaine du Temps ordinaire – A
Frère Thomas
2 S 7, 1-17 ; Ps 88 ; Mc 4, 1-20
29 janvier 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Voir le Seigneur bâtir notre maison

Le roi David est très généreux :
Il veut bâtir une maison en matériaux durs pour Dieu.
Mais Dieu lui fait voir que c’est plutôt Lui, le Seigneur,
qui est en train de construire une maison à David.
En ouvrant son discours en paraboles
par la parabole du semeur,
Jésus nous appelle à devenir bonne terre
pour faire fructifier en nous Sa Parole.

Voilà que le roi David est à l’apogée de sa royauté.
Après les intrigues du roi Saül contre lui,
puis celles d’Abner, le général de Saül,
David est sacré roi d’Israël à Hébron,
puis il s’empare de Jérusalem, dont il fait sa capitale.
Il y fait entrer l’Arche d’Alliance
– le signe de la présence de Dieu au milieu de don peuple –
dans une très belle liturgie.

Mais l’Arche d’Alliance est sous la tente,
alors que David est sous un palais de cèdre.
Dans son zèle pour Dieu,
et aussi en action de grâce
pour tout ce que Dieu a fait pour lui,
David désire construire une maison, un Temple pour Dieu.
Dieu ne refuse pas que les hommes Lui bâtissent ainsi un Temple,
et il y aura durant près de 1000 ans un Temple à Jérusalem,
entre le 10e siècle avant Jésus Christ
et le 1er siècle après Jésus Christ.
Mais Dieu veut d’abord faire voir à David
la maison qu’Il est en train de lui bâtir.

C’est Dieu qui a choisi David pour lui donner l’onction royale,
puis Il lui a donné la victoire sur tous ses ennemis.
Et par le prophète Nathan, Dieu annonce à David
la venue du Messie dans sa descendance (C’est Jésus).

Certes David a réalisé des choses admirables :
sa victoire sur Goliath, grâce à son courage et à sa foi en Dieu ;
et sa bienveillance envers Saül
qui pourtant s’était mis en campagne pour lui enlever la vie,
dont il est allé jusqu’à pleurer la mort.

Mais tout comme Dieu avait mis en garde
le peuple d’Israël contre le danger d’un roi,
Dieu met en garde David
contre le danger de vouloir Lui bâtir un Temple.
C’est le danger de vouloir mettre la main sur Dieu,
et d’oublier tout ce qu’il Lui devait.

Ainsi je peux vouloir faire beaucoup de choses pour Dieu :
de l’évangélisation, la charité envers les pauvres,
de la catéchèse, de l’éducation, etc.
De bonnes choses. De très bonnes choses même !
Si je ne prends pas la peine de discerner quelle est Sa volonté,
je risque finalement d’oublier Dieu
dans tout ce que j’aurai entrepris d’abord pour Lui.
Je risque de me rechercher moi-même,
de rechercher mon prestige, mon pouvoir, mon avoir.
Mais si je regarde et considère tout ce que Dieu
a fait et continue de faire pour moi,
tout ce que je suis grâce à Lui,
alors les actions que j’entreprendrai me garderont
dans le sens que j’ai donné à ma vie
en voulant marcher avec Dieu,

Jésus nous donne aujourd’hui la parabole du semeur
que nous connaissons bien.
Et Jésus révèle à ses apôtres, à part,
qu’Il emploie des paraboles
en raison de l’endurcissement de beaucoup :
comme pour susciter leur recherche, leur désir.

Si le semeur sème largement la Parole de Dieu,
il appartient à nous qui la recevons
d’être ou non de la bonne terre.
Si je suis de la bonne terre,
je prendrai des décisions ajustées à la Parole de Dieu
que j’aurai entendue et gardée.
Nous pouvons remarquer que dans le cas du roi David,
la Parole de Dieu qui lui est transmise
par le prophète Nathan
tombe dans de la bonne terre,
car aussitôt David renoncera
à mettre en œuvre son projet
de construire un Temple pour Dieu.

Nous pouvons aussi remarquer
que l’homme conserve ici sa liberté et son autonomie,
car s’il est de la bonne terre,
c’est de son propre chef et à sa manière, selon ses talents,
qu’il pourra faire fructifier la Parole de Dieu,
en raison de trente, soixante, cent pour un.

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